Si la féminisation gagne indéniablement le monde de la culture sous l’impulsion du ministère, nombre de freins subsistent, analyse dans sa chronique Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde ».
La joie des cinémas ou des salles de spectacle de retrouver le public cache un phénomène inédit : une indéniable féminisation de la culture. Le mouvement sera déterminant, s’il se confirme, tant le secteur donne l’image d’être à l’avant-garde de la société alors qu’il est plutôt la lanterne rouge. La parité y est moins présente que dans la politique ou les entreprises privées, c’est dire.
Au moment où Emmanuel Macron vient de nommer une femme à la tête du Louvre, Laurence des Cars – une première pour l’ancien Palais des rois –, plusieurs expositions à Paris ont des intitulés d’un climat nouveau. Au Centre Pompidou, « Elles font l’abstraction », sera suivie en 2022 par l’artiste américaine Alice Neel. Au Musée du Luxembourg, « Peintres femmes 1780-1830. Naissance d’un combat ». Au Palais Galliera, la styliste Coco Chanel. Au Palais de Tokyo, l’artiste allemande de 43 ans, Anne Imhof (« Natures mortes »). A la Bibliothèque nationale de France, Françoise Pétrovitch. Au Musée d’art moderne de Paris, la photographe Sarah Moon et des artistes femmes d’Afrique. Chez Christie’s, le 16 juin, la vente aux enchères « Women in Art ». A l’Institut du monde arabe, les divas du Caire et d’ailleurs, d’Oum Kalthoum à Dalida – une exposition sur un panarabisme culturel évanoui, qui dit la régression énorme de la liberté des femmes dans le monde arabo-musulman.
Ce tir groupé s’inscrit bien sûr dans un mouvement qui gagne toute la société depuis l’affaire Weinstein et le mouvement #metoo. Qu’il se produise dans les musées et l’art n’est pas un hasard. Ce secteur est le meilleur élève de la...
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