Troupe itinérante en Auvergne, festival à Tours… Pour aider les acteurs débutants, les établissements publics ne manquent pas d’idées. Dans le contexte de crise actuel, celles-ci prennent encore plus de sens.
Ils avaient des rêves plein la tête. Savaient que ça serait dur, mais pas à ce point-là. Pandémie oblige, l’entrée dans le métier des jeunes comédiens (qui furent, début mars, les premiers à occuper les théâtres) s’annonce particulièrement difficile, car les spectacles reportés d’une saison sur l’autre n’offriront guère l’occasion de renouveler les affiches. Alors comment aider à mettre le pied à l’étrier à une génération qui se dit déjà sacrifiée ? Le secteur subventionné cogite. Les trente-huit centres dramatiques nationaux (CDN), qui ont depuis longtemps abandonné les troupes permanentes au profit d’artistes intermittents, flirtent à nouveau avec cette idée.
Tous en troupes ?
En fait, le modèle existe en faveur des jeunes, de manière discrète, depuis plusieurs années. Aujourd’hui, les expériences menées à Toulouse et Tours — les précurseurs —, comme à Dijon, Montluçon, Vire ou Caen, reprennent tout leur sens. Accueillant de jeunes acteurs depuis son arrivée en 2014 à la tête du CDN de Tours, Jacques Vincey se souvient de ses propres débuts, dans les années 1990, comparant sa situation avec celles des étudiants de 2021. Une douzaine d’écoles supérieures de théâtre, au lieu de trois autre-fois, forment désormais cent soixante-neuf acteurs par an. À ceux-ci s’ajoutent quelques milliers d’aspirants issus des conservatoires locaux ou des écoles privées. « Ma génération n’avait pas besoin de troupe car le parcours individuel était possible… L’actuelle veut s’agréger, moins pour créer que...
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