Encore confidentielle en France, contrairement aux pays anglo-saxons, la profession s’impose peu à peu auprès d’artistes qui appréhendent le vertige du concert. Rencontre avec plusieurs coachs scéniques.
Avec sa chemise à jabot, ses cheveux mi-longs et sa moustache héritée de Christophe qu’il admire, Oede (Thibaud Blond, 22 ans) empoigne son micro sur un instrumental synth-pop. Quelques jours après s’être produit devant les 200 personnes de la Boule noire, à Paris, il chante cette fois devant une unique spectatrice au Studio des variétés, centre de formation des artistes de musiques actuelles, pas loin de Bastille. «Tu fais comme si on était 15 000», dirige Ghislaine Lenoir, coach scénique qui dispense son troisième cours au jeune homme dans une petite salle avec piano, scène et parquet. Après quelques minutes de déhanchements, Oede termine sa prestation essoufflé, proche de défaillir : «Je n’ai mangé qu’une galette de riz.»
La coach, qui décèle chez lui «un excellent futur artiste de variétés», sermonne : «T’as un gros problème de gestion de ton énergie. C’est généreux mais, à force de vouloir prouver ce que tu vaux, tu donnes l’impression de ne pas être sûr de toi.» Puis, Ghislaine Lenoir lui demande de décortiquer le moindre de ses gestes, de la tête aux pieds : «Si tu conscientises tes mouvements, tu éviteras cette sur-énergie.» Oede, dont le premier album sortira courant 2022, sort éprouvé physiquement et psychiquement de la séance. Mais il promet : «Je reviendrai parce que ça rajoute du sens à ce que je fais.»
«On est des gens de l’ombre», pose Ghislaine Lenoir, une référence dans le domaine. A 66 ans, l’ancien ...
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