Pour la première fois, le Centre national de la cinématographie et de l’image animée (CNC) passe au crible le public des cinémas itinérants. Une analyse qui sera utile aux associations et aux collectivités organisatrices de projections quand viendra le moment de relancer les réseaux lors de la reprise de la vie culturelle.
Réalisée avec l’ Association nationale des cinémas itinérants (ANCI), le ministère de la Culture et le ministère de la Cohésion des territoires, l’étude intitulée « Le public des cinémas itinérants » cerne pour la première fois le public des projections de cinéma itinérant dans les territoires ruraux. Les auteurs s’attachent également à analyser les spécificités des relations que ce public entretient avec le cinéma.
Portrait-robot : une femme de plus de 50 ans
Contrairement à une idée reçue, les communes desservies par le cinéma itinérant ne sont pas toutes les plus les éloignées des salles de projection. Ces dernières sont même minoritaires, puisque « seulement 40,5 % des points de projection (…) se trouvent, soit dans l’espace des communes isolées (29,5 %), soit dans les grands espaces des « autres communes mulitpolarisées », c’est à dire hors attraction des pôles urbains. »
En revanche, le public y est plus âgé que la moyenne nationale. Les plus de 50 ans y représentent 71,6 % du public (dont 53,7% plus de 60 ans), « alors que le public du cinéma en 2019 compte une plus faible part de spectateurs de 50 ans et plus à 32,1 % », souligne le CNC.
Parmi les caractéristiques les plus marquantes figure aussi la féminisation du public, qui est encore plus marquée que pour le profil général des cinéphiles. Ainsi, les femmes représentent 71% du public des projections des cinémas itinérants, contre 52,7% pour le cinéma en général. En outre, ce taux a fortement progressé depuis 1997, année où les femmes ne représentaient déjà que 57,8 % du public assistant à ces projections.
Une relation très forte avec le cinéma
Près de 59% des spectateurs du cinéma itinérant fréquentent les projections de façon régulière (au moins une fois par mois). Pour le CNC, « c’est le signe d’une grande assiduité puisque les points de projection des circuits ne proposent en majorité qu’une ou deux séances par mois. » Et d’insister sur la dimension sociale de cette sortie, sans doute encore plus forte qu’en ville : « de nombreux répondants déclarent aller au cinéma à chaque séance proposée par le circuit, quel que soit le film, cela dépasse la simple sortie au cinéma. Il s’agit alors d’un moment collectif attendu et d’un rendez-vous à ne pas manquer. »
Un constat conforté par le fait que pour plus de 72% de ce public, la sortie au cinéma se prépare plusieurs jours à l’avance (contre près de 37% pour l’ensemble du public du cinéma). « Ceci montre le côté évènementiel de la sortie au cinéma dans les communes où il y a un point de projection », note le CNC.
Programmation : 5 grandes pratiques
Le CNC a ensuite donné la parole à des responsables de circuits afin de mieux cerner leurs pratiques, notamment en termes de programmation. Avec un enjeu fort : le degré de participation des bénévoles : « Les cinémas itinérants fonctionnent presque tous avec des relais locaux, associations, comités des fêtes ou collectifs informels, voire de simples individus. La place laissée à ces relais détermine le degré d’implication des bénévoles dans le processus de programmation », analyse le CNC.
A partir de ces entretiens, le CNC a repéré cinq pratiques de programmation :
- - généraliste, dans le but de satisfaire le plus grand nombre ;
- - en fonction d’un projet culturel porté par l’association ;
- - adaptée au lieu, dans une logique de proximité ;
- - orientée Art et essai, axe fréquent mais « autour duquel s’articule la réflexion des programmateurs et s’affrontent les avis », souligne le CNC ;
- - orientée « jeune public », les circuits itinérants étant souvent les seuls opérateurs mobilisables dans les territoires ruraux pour engager des actions d’éducation à l’image.
Partenariats entre exploitants itinérants et communes
Enfin, l’étude aborde...
Lire la suite sur lagazettedescommunes.com