Pendant qu'une vingtaine de théâtres sont occupés en France pour protester contre la fermeture des lieux culturels, certains vont plus loin et organisent même des représentations malgré l'interdiction.
Quelque part au pied des Cévennes, une trentaine de spectateurs sont réunis dimanche 14 mars dans un hangar. "Je vais vous demander de mettre un masque à partir du moment où vous êtes à l'intérieur et de le garder pendant tout le spectacle même si c'est un peu pénible", lance Emilie, l'hôte, en accueillant le public et les artistes.
Tous les spectateurs ont été invités par bouche-à-oreille afin d’éviter les fuites. "On prend un risque, reconnaît Emilie. Est-ce que les flics vont tourner dans le coin et tomber sur notre rassemblement ? Oui, je suis un peu inquiète d'un côté mais d'un autre côté, je sais qu'on est un petit paquet à assumer ce qu'on fait quand même et on espère que ça se passera bien."
Un moment "intense, épais"
Trois comédiens sont présents sur scène. La pièce parle d’une révolte d’enfants maltraités dans un orphelinat qui, pour la première fois en France, en 1910, gagnent un procès contre des adultes. "C'est un muscle chez l'artiste, le contact avec le public. Si on le perd, il s'atrophie", confie Nicolas, l'un des comédiens.
"C'était intense, le moment était épais", confie cet auteur et artiste de rue à l'issue de la représentation. "Il y a beaucoup de choses qui se jouent dans de l'implicite, dans des regards, dans ce fait d'être ensemble", constate une spectatrice. "C'est vraiment touchant et ça nous reprend avec peut-être plus d'intensité quand on ne l'a pas vécu depuis de nombreux mois", savoure un autre.
"Tout le monde a gardé son masque et personne n'a bougé", note Nicolas, le comédien.
"C'est ce que j'appelle...
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