Samantha Bailly est écrivaine, scénariste et vidéaste. Présidente de la Ligue des auteurs professionnels et vice-présidente de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, elle prend la parole dans une tribune engagée pour formuler une demande simple : à quand une case pour les artistes-auteurs ?
Depuis 10 ans que j’exerce mon métier, j’ai un rêve fou. Osé même. Vous allez voir, c’est d’une audace incroyable : je rêve que sur les formulaires administratifs existe une case qui corresponde à mon statut. Un rêve très pragmatique, mais encore plus inatteignable que de vivre de ses créations en France, si si.
Être au monde... ou pas ?
Longtemps, mon statut, j’ai cru qu’il n’existait pas, comme beaucoup de mes pairs. Parce qu’à s’entendre dire par toutes les instances possibles qu’il n’y a aucune case pour nous, on finit par l’accepter. Par se résigner. Après tout, on l’a choisi, ce métier atypique, cette forme de marginalité… c’est peut-être le prix à payer ? Mais attendez un instant… nous sommes bien dans la société, non ?
Nous sommes des citoyens et citoyennes comme tout le monde, qui cotisons, payons nos impôts, vivons les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire… alors pourquoi à chaque fois qu’une situation concerne tous les Français et les Françaises, nous sommes ceux et celles pour qui ce sera… un peu différent. Pas adapté. Compliqué. IMPOSSIBLE.
Cela fait trois ans que je suis engagée socialement pour ma profession, à la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse et maintenant aussi à la Ligue des auteurs professionnels. Ces dernières années, un certain nombre de réformes ont semé la panique dans notre profession déjà fragilisée. Tous ces changements ont jeté une lumière crue sur le traitement administratif chaotique réservé à tous les artistes-auteurs.
Ces anecdotes, ces histoires qu’on a et qui amusent vaguement à un repas de famille, quand elles ne...
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