Faut-il craindre un effet d'annonce ? Réagissant à chaud au plan pour la culture dévoilé ce mercredi 6 mai par Emmanuel Macron, le comédien Samuel Churin se montre prudent et attend d'avoir sous les yeux la circulaire d'application accordant une année supplémentaire pour les intermittents.
Faut-il craindre un effet d'annonce ? Réagissant à chaud au plan pour la culture dévoilé ce mercredi 6 mai par Emmanuel Macron, le comédien Samuel Churin, membre de la coordination des intermittents et des précaires, se montre prudent et attend d'avoir sous les yeux la circulaire d'application accordant une année supplémentaire pour les intermittents.
Comment réagissez-vous à l’annonce d'Emmanuel Macron accordant une année supplémentaire pour les intermittents, cette fameuse année blanche que vous réclamiez ?
Samuel Churin - Je vais vous décevoir, mais je ne sais pas ce que ça veut dire quand il parle des intermittents. Nous avons été échaudés dans le passé des centaines de fois, et tant que nous n’avons pas reçu la directive, je ne sais pas ce que ça signifie concrètement. Une personne qui a une date de renouvellement au 1er novembre 2020 sera-t-elle renouvelée jusqu’au 1er novembre 2021 ? Il a parlé d’août 2021. Si je prends la bouteille à moitié vide, c’est déjà ça, mais ce n’est pas grand-chose. Si je prends la bouteille à moitié pleine, pour les intermittents, c’est bien. Mais honnêtement, je ne sais pas. Et ce n’est pas pour faire de la critique. Tant que je ne vois pas sur un papier la façon dont est édictée la règle pour rattraper les choses, je ne peux pas commenter une phrase derrière laquelle on peut mettre ce qu’on veut. Je défie quiconque de la commenter.
Que manque-t-il à cette déclaration ?
Il manque beaucoup de choses parce que, depuis le début, je plaide pour tous les gens qui sont dans la discontinuité de l’emploi. Ce qui nous réunit tous, c’est qu’on est en CDDU, soit un contrat à durée déterminée dit d’usage. Je me bats également avec les intermittents de la restauration, de l’hôtellerie, etc. Déjà, ce qui me déplaît fortement, c’est que l'on a un problème de droits sociaux qui est commun : pour le moment, les mesures d’urgence, à savoir l’activité partielle, ne sont pas efficientes pour les activités discontinues. On était les grands oubliés de cette crise.
Là, dans les annonces, Macron ne parle que des intermittents du spectacle, ce qui était le thème, mais il oublie les 2,2 millions de personnes qui travaillent en activité réduite dans ce pays. Or, ils sont en train de crever de faim. Je ne peux pas ne pas parler d’eux parce que, comme eux, je travaille de manière discontinue. Je ne veux plus qu’on dissocie les artistes qui jouent du Racine ou qui montent les marches à Cannes des intermittents de la restauration qui va les servir dans les cocktails et qui vivent dans la même discontinuité qu’eux. Ils sont employés au projet, comme nous. J’attends que Macron convoque des représentants des salariés à activité réduite et qu’il prenne des mesures d’urgence pour eux, comme il vient éventuellement de le faire pour nous.
Pour les intermittents du spectacle, comme l’annonce n’est pas détaillée, je pose la question : celui qui a une date anniversaire en janvier 2021 et qui ne va pas pouvoir travailler d’ici là, ou très peu, sera-t-il prolongé jusqu’en janvier 2022 ?
Il manque donc à cette annonce la mention de la date anniversaire à partir de laquelle se calculent les droits ?
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