Le directeur de la musique à Radio France revient pour Le Figaro sur la situation des orchestres et des chœurs, et évoque «l'après» du monde culturel et musical.
Directeur de la musique et de la création à Radio France, celui qui préside aux destinées des quatre formations musicales de la Maison ronde (l'orchestre national de France, le Philharmonique de Radio France, le Chœur et la Maîtrise de Radio France), revient sur la crise sans précédent que traverse actuellement le monde de la culture et en particulier, celui des orchestres.
LE FIGARO. – Comment les musiciens de Radio France vivent-ils cette situation de confinement?
Michel ORIER. – Ils la vivent comme tous les Français. Avec tristesse, mais en faisant très attention à leur santé, et à celle de leurs proches. Pour les formations musicales de Radio France, cette situation d'isolement nécessaire est terrible car lorsque l'on est musicien d'orchestre ou choriste, on existe beaucoup par le collectif. Au-delà même des annulations de concerts, des incertitudes quant aux conditions de reprise de leur activité, il y a un sentiment de manque et une souffrance à ne plus pouvoir s'exprimer ensemble… C'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons mis en place un certain nombre d'initiatives pour leur permettre de continuer, dans la mesure du possible, à éprouver ce « jouer ensemble. » Comme ces vidéos de confinement, dont la dernière en date est une vidéo de l'orchestre philharmonique de Radio France sur Les Temps modernes de Chaplin : un appel aux dons pour l'UNICEF, dont l'orchestre est ambassadeur.
Les musiciens pourraient-ils bénéficier du chômage partiel?
Il n'y a pas de chômage partiel au sein de nos formations. Les grands établissements publics et les sociétés de type Radio France, dont le modèle financier est très majoritairement assumé par la puissance publique, ne bénéficient pas aujourd'hui d'un tel dispositif. Nos musiciens sont donc actuellement chez eux, ce qui ne les empêche pas de travailler quotidiennement, souvent dans des situations compliquées. Car un membre d'un orchestre ou d'un chœur professionnel de leur niveau ne peut rester deux mois, voire plus, sans s'exercer, puis reprendre son activité ensuite comme si de rien n'était.
Quel a été jusqu'à présent l'impact de la crise sanitaire sur l'activité musicale de Radio France?
L'annulation intégrale de tout ce qui restait de notre saison, soit...
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