Voilà un an, La Scala Paris, scène mythique transformée en salle ultramoderne, renaissait de ses cendres. Le fruit de l’ambitieux projet de Mélanie et Frédéric Biessy. Ce dernier dresse un premier bilan, balayant certaines rumeurs.
La Scala, un an après : les forces et les faiblesses ?
Les forces ? 70 000 spectateurs (avec une moyenne d’âge de 30 ans), 32 spectacles, 250 levers de rideau, 3 fauteuils et 10 vidéos d’artistes, 7 000 Jeunes de moins de 26 ans, 195 groupes, associations, comités d’entreprise, champ social, 4 500 élèves venus de 78 établissements scolaires, 10 000 abonnés sur les réseaux sociaux dont 4 000 ont moins de 34 ans, 9 000 repas servis au Restaurant & Bar La Scala Paris.
Parce que les artistes restent le cœur battant de La Scala Paris, le plus important est tout ce qui nous échappe, ce que nous ne contrôlons pas. Comme la salle bleue, le projet artistique de la Scala Paris est modulable, transformable, variable et immersif.
Les fragilités ? Le modèle philanthropique inédit de la Scala Paris reste à ce jour un pari ! Créer un théâtre privé d'intérêt public est une équation à de nombreuses inconnues.
Comment réagissez-vous face à la rumeur indiquant que la Scala serait en mauvaise posture financière ?
Zéro réaction aux rumeurs infondées ! La Scala n’est pas en mauvaise posture financière. Nous sommes encore dans la phase de lancement. C’est un investissement conséquent et exigeant, à l’image de notre projet. Un investissement contrôlé.
Où en êtes-vous concernant vos recherches de partenaires publics (Ville, Région, État) ?
Le fil de nos discussions est continu. Comme le modèle économique de La Scala, notre partenariat avec les tutelles doit être inventif, raisonnable et fléché exclusivement sur nos missions de service public.
Comment vous différentiez-vous face aux autres théâtres, notamment théâtres privés ?
Par notre programmation transversale (théâtre, nouveau cirque, danse, musique, arts visuels et numériques), nos actions soutenues envers les publics scolaires et associatifs, la modularité de la salle et l'acoustique immersive exceptionnelle permettant le meilleur de la création musicale aujourd'hui.
De quels théâtres parisiens, publics ou privés, vous sentez-vous proche ?
De tous ceux dont nous aimons tout ou partie de la programmation : de la Philarmonie de Paris au théâtre de la Porte Saint Martin en passant par l’Odéon, les Bouffes du Nord, le théâtre de la Bastille où le théâtre du Rond-Point.
Quelles sont les bonnes surprises de cette nouvelle saison ?
Le succès immédiat et unanime de La Vie de Galilée, mise en scène par Claudia Stavisky, avec Philippe Torreton qui augure très bien de notre nouvelle saison. Les autres bonnes surprises de la saison sont les propositions que nous allons dévoiler au public en novembre prochain sur les plages libres de la programmation que nous avions laissé vacantes exprès.
La saison passée, vous avez été contraint d’adapter la programmation. Pourquoi ? Quels ajustements avez-vous effectué ?
Confrontée aux aléas de l'actualité et aux grondements de la rue, la Scala Paris a ciselé, taillé, étendu, arrondi et élargi son projet.
Quelles conditions d’accueil proposez-vous aujourd’hui aux productions (cessions, co-réalisations, rémunération à la recette…) ?
Nous produisons, nous achetons sous forme de cession, nous accueillons en coréalisation. Nous garantissons le plateau de certaines troupes qui se produisent chez nous. Nous louons aussi notre plateau. La Scala est multiforme, ses modes d’accueil le sont aussi.
Depuis que vous avez inauguré la Scala le 11 septembre 2018, que referiez-vous autrement ?
Rien ! La particularité de La Scala est d'être un projet en constante mutation. Nous n’avons absolument pas l’intention de l’établir d’une quelconque manière dans un modèle figé. C’est une aventure que nous voulons, Mélanie Biessy, moi et toute l'équipe, tisser au fil du temps et de son époque.
Propos recueillis par Nicolas Marc