Philippe Buquet est l'ex-directeur, désormais à la retraite, de l'Espace des Arts, Scène nationale de Chalon-sur-Saône (71).
Parcours, visions, souvenirs... Jusqu'à fin avril, Culturelink vous invite à découvrir 50 professionnels en vue dans le monde du spectacle.
Depuis quand êtes-vous pro ?
Au démarrage du stage ATAC (ancêtre de l’ANFIAC, malheureusement également disparue), à l’automne 1977, qui était alors rémunéré 15 mois, jusqu’en décembre 1978 et passé pour une bonne partie du temps au théâtre Nanterre-Amandiers.
Après quelles études ?
Ecole Supérieure de Commerce en Normandie, et élève au conservatoire d’Art dramatique du Havre dès 15 ans.
Votre premier poste ?
Administrateur au Théâtre populaire du Midi, Nîmes, 6 mois.
Trois artistes que vous adorez ?
Que j’admire plutôt, et vivants : William Forsythe, Ivo Van Hove, António Zambujo ; par ailleurs, j’adore le chocolat.
Un spectacle qui vous a profondément marqué ?
Peer Gynt d'Ibsen, mis en scène par Patrice Chéreau.
Trois professionnels qui ont marqué votre parcours ?
Jean-Louis Martinelli (18 ans de collaboration professionnelle), René Gonzalès, Jean-Michel Dubois.
Si vous n’aviez qu’un seul lieu de spectacle à conseiller ?
Le Théâtre Vidy-Lausanne.
Si vous n’aviez qu’un seul festival à conseiller ?
Le festival de danse Bipod en avril prochain à Beyrouth, s’il existe encore [Beyrouth International Platform Of Dance, organisé par le Maqamat Dance Theater, NDLR].
Que détestez-vous par-dessus tout chez les professionnels ?
Par exemple, le manque de professionnalisme, de rigueur et de générosité.
Votre meilleur souvenir de professionnel ?
L’un d’entre eux : la réouverture de l’Espace des Arts après travaux.
Votre pire souvenir de professionnel ?
L’un d’entre eux : en tant que spectateur, quand je me suis senti pris en otage avec les autres spectateurs à la première de Nexxt à Budapest dans la mise en scène de Arpad Schilling où les images de violence étaient telles, et ne pouvant vomir, que je me suis liquéfié.
Trois adjectifs pour qualifier la filière culturelle aujourd’hui ?
Je suis médiocre en mécanique.
Qu’avez-vous réussi de mieux dans votre vie ?
Professionnelle, cela s’entend : remonter des théâtres et produire des compagnies, c’est-à-dire, des artistes.
Vos passions (hors art et culture) ?
Famille et amis ; sports : VTT, natation, randos etc. ; goût des langues et des voyages ; ...
L’autre métier que vous auriez aimé exercer ?
Peut-être cinéaste.
Un conseil à ceux qui débutent dans la filière ?
Accrochez-vous, ça va tanguer, mesurez votre motivation à l’aune de votre volonté.
Propos recueillis par Agnès Lucas