Laurent Coutouly est directeur de Culture Commune, Scène nationale du Bassin minier du Pas-de-Calais (62).
Parcours, visions, souvenirs... Jusqu'à fin avril, Culturelink vous invite à découvrir 50 professionnels en vue dans le monde du spectacle.
Depuis quand êtes-vous pro ?
Depuis octobre 1994.
Après quelles études ?
Maîtrise de Sciences Economies à Grenoble (1992) et Dess Direction et Gestion de Projets Culturels de l'Arsec et de l'Université Louis Lumière 2 (1994).
Votre premier poste ?
Responsable du service culture de la ville de Montluçon (1994-2003).
Trois artistes que vous adorez ?
Le verbe adorer ne me semble pas adapté. Aimer, intriguer, ou interpeller me semblent plus justes. Donc PJ Harvey, Nacera Belaza et Fellini.
Un spectacle qui vous a profondément marqué ?
Choral, de François Tanguy – Théâtre du Radeau (1994).
Trois professionnels qui ont marqué votre parcours ?
Lyliane Dos Santos au Centre d’Information du Rock à Grenoble – en 1993 – qui m’a donné les clefs de mon avenir, en m’éclairant sur les liens possibles entre mon expérience théorique et mon parcours hiératique dans différents milieux underground et expérimentaux.
Les Fédérés – toute l’équipe autour d’Olivier Perrier et Jean-Paul Wenzel dans leur dernière période au CDN de Montluçon entre 1994 et 2002, qui m’ont permis de découvrir – presque de l’intérieur – tous les enjeux du processus de la création et de l’engagement situé au sein d’un territoire.
Daniel Boucon – ex-directeur de l’Espace – scène nationale de Besançon, qui m’a aidé à nommer ce que je n’arrivai pas à nommer sur le plan professionnel en 2014.
Si vous n’aviez qu’un seul lieu de spectacle à conseiller ?
Le Cube à Hérisson dans l’Allier, pour la création et le temps suspendu.
Si vous n’aviez qu’un seul festival à conseiller ?
La Hestejada de las Arts d'Uzeste musical [Festival de jazz et de musiques improvisées créé en Gironde en 1978 par le musicien Bernard Lubat, NDLR].
Que détestez-vous par-dessus tout chez les professionnels ?
Leur entre-soi.
Votre meilleur souvenir de professionnel ?
La création collective inter réseaux de Quin’est et de Quintessence à l’échelle des cinq régions du Grand-Est d’avant la grande fusion sous Hollande.
Votre pire souvenir de professionnel ?
L’hypocrisie de beaucoup quand vous disparaissez des radars.
Trois adjectifs pour qualifier la filière culturelle aujourd’hui ?
Fermée, institutionnalisée et formatée.
Qu’avez-vous réussi de mieux dans votre vie ?
Ce n’est pas fini !
Vos passions (hors art et culture) ?
Les forêts, la marche et les bords de mers sauvages.
L’autre métier que vous auriez aimé exercer ?
Peut-être architecte, mais plus sûrement berger.
Un conseil à ceux qui débutent dans la filière ?
Restez vous-même, en toutes circonstances.
Propos recueillis par Agnès Lucas