Joël Breton est directeur et programmateur de l’Association La Palène et du festival des Sarabandes (16).
Parcours, visions, souvenirs... Jusqu'à fin avril, Culturelink vous invite à découvrir 50 professionnels en vue dans le monde du spectacle.
Depuis quand êtes-vous pro ?
1982
Après quelles études ?
Un bac F4, génie civil, travaux publics à La Roche-sur-Yon.
Votre premier poste ?
Co-gérant et programmateur du Bateau Ivre à Tours, puis fondateur du Réseau Orques-Idées. Fondateur du festival Le Chainon Manquant puis du Réseau Chainon, avec un passage par les Francofolies en 2005.
Trois artistes que vous adorez ?
Il y en a trop pour faire une telle sélection mais parlons de ceux avec qui j’ai un (ou eu) lien particulier : Jacques Higelin, Allain Leprest, Magid Cherfi, La Rue Ketanou ou encore Christophe Alévêque. En réalité ils sont très très nombreux !
Un spectacle qui vous a profondément marqué ?
Alice au pays sans merveilles, du Théâtre de la Passerelle.
Trois professionnels qui ont marqué votre parcours ?
Pierre Soler, directeur du Mazouing à Angoulême.
Jean-Michel Boris, directeur de l’Olympia à Paris.
Si vous n’aviez qu’un seul lieu de spectacle à conseiller ?
Il y a des dizaines de petits lieux magnifiques, et sans doute le Centquatre à Paris pour les grands espaces.
Si vous n’aviez qu’un seul festival à conseiller ?
Musicalarue, à Luxey [festival de musique et d'arts de la rue dans les Landes, NDLR].
Que détestez-vous par-dessus tout chez les professionnels ?
Leur suffisance et le manque de prise en compte des publics. Beaucoup se prennent bien trop au sérieux.
Votre meilleur souvenir de professionnel ?
Des centaines tant au Bateau Ivre, qu’au Chainon manquant, ou ici à La Palène.
Mais néanmoins les parcours de nuit en tracteurs et remorques resteront gravés dans ma mémoire et celle de tous ceux qui ont participés, artistes comme publics, de 1999 à 2006.
Et une certaine fin de concert de Jacques Higelin au Théâtre gallo-romain des Bouchauds où le public lui a fait une haie d’honneur et une ovation qui a duré fort longtemps… Immense émotion !
Votre pire souvenir de professionnel ?
Il y en a assez peu au final, juste parler d’un certain artiste qui partait des scènes alors que le public applaudissait encore en salle… Un certain M.L.
Trois adjectifs pour qualifier la filière culturelle aujourd’hui ?
Elle n’a plus de culturelle que le nom… En réalité c’est devenu un objet de consommation de masse par excellence.
Qu’avez-vous réussi de mieux dans votre vie ?
La vivre avec curiosité, envie, bonheur, amour…
Et passer mon temps à apprendre…
Vos passions (hors art et culture) ?
La curiosité, la nature, le jardin, les arbres, la lecture, les voyages, la cuisine, l’histoire, etc.
L’autre métier que vous auriez aimé exercer ?
Il y en a plusieurs : explorateur, archéologue, cuisinier, jardinier, etc.
Un conseil à ceux qui débutent dans la filière ?
Ne pas se prendre au sérieux et aimer les gens, les publics.
Propos recueillis par Agnès Lucas