Gérard Boucard est directeur artistique du Quai des Arts, à Pornichet (44).
Parcours, visions, souvenirs... Jusqu'à fin avril, Culturelink vous invite à découvrir 50 professionnels en vue dans le monde du spectacle.
Depuis quand êtes-vous pro ?
1990.
Après quelles études ?
Sociologie (rien à voir).
Votre premier poste ?
Animateur culturel à Notre-Dame-de-Monts où j’ai co-créé la Déferlante.
Trois artistes que vous adorez ?
Plutôt que des noms d’artistes, trois genres artistiques, les deux premiers parce qu’ils sont parmi les plus inventifs des arts de la scène, le troisième parce qu’il perdure depuis le Moyen-Âge et met en exergue la langue : théâtre de marionnettes, théâtre de rue, chanson.
Un spectacle qui vous a profondément marqué ?
Plutôt que d’essayer de classer et d’extraire un spectacle parmi les milliers que j’ai vu, j’aurais envie de répondre : le moment où on sent que l’ensemble des spectateurs d’une salle respire ensemble et partage l’intensité et l’émotion d’un spectacle. A chaque fois c’est magique, et c’est notre plus belle récompense à nous les programmateurs.
Trois professionnels qui ont marqué votre parcours ?
Jacques Livchine et son bouquin Griffonneries.
Daniel Sourt, ex-directeur technique du CRDC (la Gournerie, les Allumées) [Centre de Recherche pour le Développement Culturel, ancêtre du Lieu Unique, dirigé par Jean Blaise de 1987 à 1999, NDLR].
L'ensemble des directeurs et directrices de salles du réseau PCGO [Partenaires Culturels du Grand Ouest, NDLR].
Si vous n’aviez qu’un seul lieu de spectacle à conseiller ?
Tous les théâtres qui jouent le jeu de la découverte, de l’émergence et de l’innovation artistique et où il y a un bar sympa où on peut boire un coup après.
Si vous n’aviez qu’un seul festival à conseiller ?
Ceux qui m’ont marqué n’existent plus : Les Allumées (Nantes), Alors… Chante !(Montauban). Et celui où je rêve d'aller : le Hellfest car fan de métal, mais il tombe toujours en même temps que la fête de la musique...
Que détestez-vous par-dessus tout chez les professionnels ?
D’oublier que sans les artistes nous n’aurions aucune raison d’exister professionnellement, que nous ne vivons notre travail passion que grâce à leur travail de création. Mais ça n’arrive jamais, alors on s’adore tous et toutes à la folie.
Votre meilleur souvenir de professionnel ?
A chaque fois qu’un spectacle m’emmène et m’ouvre un imaginaire sans limite.
Votre pire souvenir de professionnel ?
Le lendemain des élections municipales, où on est souvent sur un siège éjectable.
Trois adjectifs pour qualifier la filière culturelle aujourd’hui ?
Passionnée, inventive et battante.
Qu’avez-vous réussi de mieux dans votre vie ?
La confiture !
Vos passions (hors art et culture) ?
Découvrir le monde, le sport et plus particulièrement l’ultimate (frisbee en ésquipe).
L’autre métier que vous auriez aimé exercer ?
Journaliste radiophonique.
Un conseil à ceux qui débutent dans la filière ?
Nourrissez-vous artistiquement, allez voir un maximum de spectacles dans des genres artistiques très différents.
Propos recueillis par Agnès Lucas