Franck Testaert est directeur - programmateur du Tetris, SMAC du Havre (76), et président du groupement d’employeurs BcBg.
Parcours, visions, souvenirs... Jusqu'à fin avril, Culturelink vous invite à découvrir 50 professionnels en vue dans le monde du spectacle.
Depuis quand êtes-vous pro ?
1985
Après quelles études ?
Un bac F2 électronique, une année de « Sciences et structures de la matière » et une année d’études théâtrales à Censier-Daubenton.
Votre premier poste ?
Régisseur lumière au Club Med. L’armée, quoi...
Trois artistes que vous adorez ?
Wire, Despentes, le Facteur Cheval.
Un spectacle qui vous a profondément marqué ?
The Ex, il y a 20 ans dans une salle de quartier.
Trois professionnels qui ont marqué votre parcours ?
André Fouché, avec qui on a monté un lieu culturel en 90 sur le port du Havre (Le métis), et BcBg, notre groupement d’employeurs.
Annie Coci-Dégremont, qui nous a défendu aux Découvertes du Printemps de Bourges (1998). De là, la naissance de Papa’s Production.
Nicolas Pernot, grâce à qui Le Tetris a vu le jour, le Ouest Park festival a perduré, et Ouest Track Radio est né, du moins dans nos têtes.
Si vous n’aviez qu’un seul lieu de spectacle à conseiller ?
La friche La Belle de Mai, à Marseille.
Si vous n’aviez qu’un seul festival à conseiller ?
Visions, un festival de musique. Je n’y suis jamais allé, mais la philosophie qui s’en dégage, la prog et l’ambiance dans lequel ils ou elles ont l’air de faire les choses. Un côté punk. J’irai l’été prochain, sûr !
Et sinon, Settembrinu di Tavagna, en corse. De vraies gens.
Que détestez-vous par-dessus tout chez les professionnels ?
L’entre-soi et la condescendance.
Votre meilleur souvenir de professionnel ?
Les dix minutes dans le bureau du DGS (Nicolas Pernot) de la ville du Havre. C’est là où je me suis rendu compte que les choses peuvent aller très vite. Dix minutes qui ont été décisives pour la création du Tetris.
Une vraie rencontre sur fond de colère… et de paternalisme ;-)
Votre pire souvenir de professionnel ?
Désolé, les gens en question sont encore en poste. Je balance pas...
Trois adjectifs pour qualifier la filière culturelle aujourd’hui ?
Très blanche, touchante comme un vieil oncle, un peu surfaite et trop sûre d’elle.
Qu’avez-vous réussi de mieux dans votre vie ?
Les « Mob’s et Travaux », un groupe de musique dans lequel je jouais (contrebasse) et avec lequel on a fait pas loin de 600 dates, 2 spectacles. C’était du musicoburlesque façon VRP-Nonnes Troppo, c’est-à-dire un concert mis en scène. J’ai adoré cette période. On a créée le style « Trash-Pantoufle »...
J’ai d’ailleurs toujours des CD à vendre… 5€ !
Vos passions (hors art et culture) ?
L’écologie, le jardinage, l’économie sociale et solidaire, la domotique, les séries.
L’autre métier que vous auriez aimé exercer ?
Flic.
Un conseil à ceux qui débutent dans la filière ?
Débrouille-toi, le ciel t’aidera ahahah
Non, sois patient.e, entier.e. Tout ça n’est que du spectacle…
Propos recueillis par Agnès Lucas