Erika Hess est directrice déléguée du CCNN - Centre Chorégraphique National de Nantes (44).
Parcours, visions, souvenirs... Jusqu'à fin avril, Culturelink vous invite à découvrir 50 professionnels en vue dans le monde du spectacle.
Depuis quand êtes-vous pro ?
2002
Après quelles études ?
Etudes de droit privé : DESS de propriété intellectuelle, option administration des établissements culturels.
Votre premier poste ?
Administratrice du théâtre TNT - Manufacture de chaussures à Bordeaux.
Trois artistes que vous adorez ?
Christian Rizzo, Lisbeth Gruwez et… Ambra Senatore.
Un spectacle qui vous a profondément marquée ?
Kings, de Michel Schweizer, vu pendant mes études. C’est grâce à ce spectacle que j’ai décidé de travailler dans le milieu culturel. Après l’avoir vu, j’ai compris que je voulais que mon travail contribue à ce que des oeuvres comme celle-ci puissent exister.
Trois professionnels qui ont marqué votre parcours ?
Eric Chevance, directeur du TNT - Manufacture de chaussures, avec qui j’ai découvert la scène indépendante, l’engagement militant et politique, mais aussi la danse contemporaine.
Stephan Lauret, directeur du Cuvier CDC d’Artigues-près-Bordeaux (maintenant CDCN de Bordeaux) qui m’a permis d’être programmatrice, et qui m’a appris le métier de directrice.
Ambra Senatore [directrice du CCNN, NDLR], la plus belle rencontre professionnelle de ma vie… Elle a partagé avec moi sa conviction profonde que nous pouvons, par les oeuvres, par nos projets artistiques et culturels, amener les gens à se rapprocher les uns des autres.
Si vous n’aviez qu’un seul lieu de spectacle à conseiller ?
Je suis très touchée par les anciennes friches industrielles reconverties en lieux de spectacles, comme La Manufacture CDCN à Bordeaux, ou le Lieu unique à Nantes. Ça éveille mon imaginaire.
Si vous n’aviez qu’un seul festival à conseiller ?
Le festival international des Brigittines, à Bruxelles : une magnifique attention au public et aux artistes.
Que détestez-vous par-dessus tout chez les professionnels ?
Une certaine forme de suffisance.
Votre meilleur souvenir de professionnel ?
Le programme d’échanges professionnels On the move, créé par l’ONDA il y a plusieurs années. 5 sessions de 5 jours dans 5 pays différents, avec le même groupe de 15 « young cultural managers » venus de toute l’Europe. Découvrir les différences et points communs de nos contextes professionnels, partager nos espoirs, créer des amitiés. C’était une magnifique expérience.
Votre pire souvenir de professionnel ?
La salle presque vide du TNT - Manufacture de chaussures lors de sa ré-ouverture après 6 mois de fermeture dus à des difficultés financières… On était tellement malheureux ! Le public est revenu, mais ça a pris un peu de temps.
Trois adjectifs pour qualifier la filière culturelle aujourd’hui ?
Foisonnante, fragile, hiérarchisée.
Qu’avez-vous réussi de mieux dans votre vie ?
Mon déménagement à Nantes ?
Vos passions (hors art et culture) ?
La nature
L’autre métier que vous auriez aimé exercer ?
Lobbyiste pour une ONG en faveur de l’environnement ou des droits fondamentaux.
Un conseil à ceux qui débutent dans la filière ?
Le réseau, le réseau, le réseau…
Propos recueillis par Agnès Lucas