Colette Nucci est comédienne et directrice du Théâtre 13, à Paris (75).
Parcours, visions, souvenirs... Jusqu'à fin avril, Culturelink vous invite à découvrir 50 professionnels en vue dans le monde du spectacle.
Depuis quand êtes-vous pro ?
J'ai commencé à faire du théâtre à 15 ans, et je suis entrée au Conservatoire de Paris à l'âge de 21 ans. Puis j'ai eu une interruption, je me suis mariée, je suis partie en Espagne, j'ai eu des enfants… Depuis 20 ans, je suis directrice de théâtre.
Après quelles études ?
Mon père m'a dit, passe le bac d'abord. Après je suis entrée au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris, parce que mon rêve c'était d'entrer à la Comédie-Française, où j'ai eu un petit rôle dans La Station Champbaudet, de Labiche, en 1972.
Votre premier poste ?
Quand j'ai été payée par la Comédie-Française en tant que comédienne.
Trois artistes que vous adorez ?
J'adore un danseur qui s'appelle Nicolas Le Riche, et au théâtre, David Ayala. Il y a plein d'actrices que je trouve bouleversantes… Dernièrement, Béatrice Agenin dans Marie des Poules.
Un spectacle qui vous a profondément marquée ?
Il y en a tellement là aussi… Chaque année, il y en a un qui m'impacte. Cette année, il y a eu Et le coeur fume encore, de Margot Eskenazi, Je vole… et le reste je le dirai aux ombres, de Jean-Christophe Dollé, et Place, de Tamara Al Saadi. J'ai tous envie de les citer, parce qu'ils le méritent tous.
Trois professionnels qui ont marqué votre parcours ?
Jean-Laurent Cochet, mon professeur à Paris.
Louis Seigner, mon professeur au Conservatoire.
Ariane Mnouchkine, car c'est ce théâtre de troupe que j'aime.
Si vous n’aviez qu’un seul lieu de spectacle à conseiller ?
Le Théâtre de la Tempête, et tous les théâtres de la Cartoucherie.
Si vous n’aviez qu’un seul festival à conseiller ?
Avignon.
Que détestez-vous par-dessus tout chez les professionnels ?
Ceux qui ne répondent pas aux mails qu'ils reçoivent des jeunes qui souhaitent leur soumettre un projet.
Votre meilleur souvenir de professionnel ?
Découvrir des comédiens ou des metteurs en scène, c'est la chose la plus gratifiante. J'adore découvrir des nouveaux talents. La première fois que j'ai vu le spectacle d'Alexis Michalik, par exemple… Je l'ai d'abord connu comme comédien, ça a été exceptionnel.
Votre pire souvenir de professionnel ?
Il n'y en a pas beaucoup. Non, il n'y en a pas.
Trois adjectifs pour qualifier la filière culturelle aujourd’hui ?
Fragile en ce moment. Ca devient de plus en plus difficile, et il y en a trop : trop de compagnies, trop de monde sur le marché. Beaucoup de gens veulent faire ce métier pour les mauvaises raisons. Il n'y a plus d'amour du texte, maintenant tout le monde écrit son texte. Ca me désole de ne plus voir des compagnies monter des auteurs, même contemporains, et on est de plus en plus à en avoir marre, de l'écriture au plateau.
Qu’avez-vous réussi de mieux dans votre vie ?
Ma vie, tout simplement.
Vos passions (hors art et culture) ?
Regarder les arbres et les oiseaux, hors de la foule.
L’autre métier que vous auriez aimé exercer ?
J'aurais été astrologue ou astronome… Je me serais intéressée aux étoiles, à l'univers.
Un conseil à ceux qui débutent dans la filière ?
Il faut être vraiment passionné, s'accrocher. Comme disait Ariane Mnouchkine : « si vous ne réussissez pas, c'est que votre rêve n'était pas assez grand. »
Propos recueillis par Agnès Lucas