Dans trois petits rapports, rendus publics mercredi matin, les magistrats passent au crible les 2 milliards d'euros versés au cinéma, au patrimoine et au spectacle vivant entre 2020 et le premier semestre 2021. Ils déplorent les possibles effets d'aubaine et le manque de contrôle des subventions distribuées.
Le soutien massif de l'État au secteur de la Culture pendant la crise du Covid a-t-il été efficient ? Oui, semble dire la Cour des comptes, même s'il aurait pu s'accompagner d'un plus grand contrôle des éventuels «effets d'aubaine», et d'une réflexion plus large sur l'avenir de ce secteur. Dans trois petits rapports «flash», rendus publics ce matin, les magistrats passent au crible les 2 milliards d'euros versés au cinéma, au patrimoine et au spectacle vivant entre 2020 et jusqu'au premier semestre 2021.
Leur instruction a été volontairement rapide, la cour souhaitant poser quelques réflexions sur la table alors que la culture est au milieu du gué – tandis que le secteur reprend, les aides ne sont pas encore totalement arrêtées, et devraient même, dans une moindre mesure, se poursuivre en 2022. Sans que cela ne soit dit noir sur blanc, il est clair que la Cour des comptes estime que le «quoiqu'il en coûte» ne peut pas durer éternellement. «Il faut sortir de l'urgence», affirment les magistrats qui ont travaillé sur ces audits.
Coté cinéma, ces derniers soulignent un «effort exceptionnel», qui a permis jusque-là de maintenir salles, distributeurs et producteurs à flot. Mais la cour remarque que les aides n'ont fait l'objet de peu de contrôles. «Accordées très rapidement, elles se sont parfois cumulées avec les dispositifs généraux d'indemnisation, et le contrôle a priori des éventuels effets d'aubaine n'a pas été fait», expliquent-ils.
Dans leur audit, les magistrats ne vont pas jusqu'à affirmer que le secteur a perçu un soutien indu. «Nous ne disons pas qu'il y a eu des effets d'aubaine massifs, nous disons que personne ne les a contrôlés, et qu'il y a eu très peu de réflexion sur les effets cumulatifs». À l'avenir, la cour recommande que l'État veille au grain, et qu'il centre son éventuel soutien sur la transformation des industries du cinéma. «Il faut tourner la page de l'urgence, et aider les entreprises à faire face à leurs investissements technologiques», recommandent les magistrats.
Secteur du patrimoine
Dans le secteur du patrimoine, où les monuments et musées sont largement publics, l'État a également versé de l'argent sans compter pour compenser l'effet des fermetures. Outre les mesures d'urgence ou de compensation, le secteur va bénéficier de la manne du plan de relance, soit 614 millions d'euros en 2021-2022.
Cette fois-ci, la cour soulève...
Lire la suite sur lefigaro.fr