Le ministre de l’Économie et de Finances Éric Lombard, la ministre de la Culture Rachida Dati et le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler la semaine dernière. LUDOVIC MARIN / AFP
Dans un contexte de rigueur, la ministre espère décrocher une rallonge de 250 millions d’euros, avec le grand chantier du Louvre en tête.
Création d’une grande fondation pour l’art contemporain français, Pass culture rénové, musée du cinéma, projet d’un «National Trust à la française», sur le modèle anglais, pour l’entretien et la valorisation des monuments historiques, concrétisation du projet de la Maison du hip-hop, aboutissement de la réforme de l’audiovisuel public... Les vœux de Rachida Dati au monde de la culture, lundi soir, ont brossé large, tentant de n’oublier aucun secteur et de donner de l’ardeur aux quelques centaines de personnes rassemblées au palais de la Porte Dorée, à Paris. L’année dernière, la ministre avait déjà organisé ses vœux depuis l’immense hall années 1930, décoré pour célébrer « l’apport de la France à l’Outre mer ». La grande salle est située juste en dessous du Musée national de l’immigration et si elle est encore là, l’année prochaine, Rachida Dati y organisera à nouveau ses vœux : « J’en ai marre des débats sulfureux sur l’Immigration », a confié celle qui se dit à la tête du « ministère des entités mêlées ».
Ceci posé, Rachida Dati a ensuite fait du Rachida Dati : des idées à la pelle, quelques annonces, un débit de mitraillette, une assurance à toute épreuve. À peine avait-elle démarré son discours qu’une vingtaine de militants CGT ont créé un (petit) happening, se cachant sous des couvertures de survie dorées pour alerter contre les coupes budgétaires. Au fond de la salle, on entendit d’abord simplement le froissement de ces couvertures utilisées généralement par les pompiers, sans comprendre très bien ce qui se passait. Mais tandis que les militants lui tournaient le dos, Rachida Dati les a renvoyés dans leur but : « Le dos à dos, cela finit toujours mal. On doit pouvoir se regarder et s’écouter ce soir. N’ai-je pas tenu ma parole ? Mes engagements ? », leur a-t-elle lancé, copieusement applaudie par les directeurs et présidents d’établissement publics culturels ou de médias.
La CGT craint notamment que les théâtres ou salles de concert ne passent par perte et profits cette année, alors que les collectivités locales serrent les vis à tous crins. La ministre estime que ce n’est pas de son fait et que l’État fait face. Elle s’est battue pour que son budget reste ce qu’il était en 2024, a dégagé un fonds d’urgence pour le spectacle vivant. C’est dire si les reproches de la CGT lui ont semblé décalés. «Je suis avec vous. Ce nouveau budget 2025 est plus que sauvegardé », a-t-elle martelé. Elle espère faire passer un amendement de 250 millions d’euros, au cours du débat parlementaire.
Pas un mot sur le Louvre
À quoi pourrait bien servir cette rallonge de 250 millions d’euros, si elle est votée ? Aux grands travaux du Louvre, que le président de la République s’apprête à annoncer, mardi après midi ? Sans doute pour partie, même si la ministre n’a pas prononcé une seule fois le nom du...