
Organiser un méga-concert devient plus rentable qu'une rencontre sportive. Les grandes enceintes sont d'autant plus plébiscitées par les fans qu'elles deviennent des « entertainment districts ».
A Paris La Défense Arena, propriété de l'entrepreneur Jacky Lorenzetti qui détient également Racing 92, la question est sur la table : certains matchs du club de rugby résident pourraient être déplacés au stade Yves du Manoir de Colombes que l'équipe avait quitté fin 2017.
La raison ? Devenue incontournable pour les concerts XXL - bien plus rentables financièrement que les matchs - la plus grande salle de spectacle d'Europe (40.000 places) doit jongler en permanence entre le sport, les shows musicaux et autres événements ( conventions d'entreprises) .
Alors le dirigeant réfléchit à faire revenir le club dans son berceau, prêt à ériger un stade de 14.000 places au coeur du complexe sportif départemental pour 15 à 20 millions d'euros, financés par le Racing 92. Paris La Défense Arena resterait son stade officiel mais Colombes pourrait accueillir cinq à dix matchs dès la saison 2026-2027.
« Cela va dans le sens de l'histoire »
Un cas d'école qui traduit l'engouement des fans et des artistes pour les stades et arenas depuis la fin du Covid-19. « De grands shows justifient de grandes scènes. Et il y a une inflation de ces formats, cela va dans le sens de l'histoire. Depuis la fin du Covid, les producteurs nous posent maintenant des options jusqu'à quatre à cinq ans à l'avance », relève Olivier Haber, directeur de STS, la société détenue par TF1 et Sodexo exploitant la Seine Musicale ( deux salles dont une de 6.500 places).
« Au Stade de France, la plus importante jauge de France avec 80.000 places et quasiment 100.000 possibles, les prix moyens des concerts n'ont fait qu'augmenter. Ces shows, phénoménaux, il faut les rentabiliser. Et il y a de plus en plus d'artistes qui peuvent faire le plein, à l'instar du rappeur Ninho dont les deux dates, soit 160.000 places, ont été réservées en moins d'une heure ! », pointe Marie Chalhoub, directrice de la programmation de l'enceinte dyonisienne qui aura les honneurs de Beyoncé en juin.
Explosion des concerts géants
« On constate une explosion de la demande pour des concerts géants, avec des dizaines de camions de matériel car les tournées sont la première source de revenus des artistes et cela va perdurer. La billetterie a crû de 20 % en deux ans avec un ticket moyen de 85 euros », confirme Nicolas Dupeux, directeur général de Paris Entertainment Company regroupant l'Accor Arena (de 8.000 à 20.000 places et 3.500 dans sa salle Phantom), l'Adidas Arena (9.000 places), et le Bataclan (1.700).
La société d'économie mixte, dont le producteur américain AEG détient 48 % du capital aux côtés de la Ville de Paris, compte désormais 200 collaborateurs, et a réalisé 105 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2024, soit trois fois plus qu'en 2018. Ses différentes salles lui permettent de...
Lire la suite sur lesechos.fr