La ministre de la Culture d'Elisabeth Borne arpente avec délices les festivals de l'été avant d'aborder les sujets qui fâchent de la rentrée. Elle a un grand atout, sa légitimité culturelle.
Déjà lorsqu'elle était à l'Elysée, les journalistes l'avaient baptisée : « L'autre ministre de la Culture ». Cela n'était pas très gentil pour Roselyne Bachelot, une des rares à redonner de l'éclat au « job », mais un peu vrai quand même.
Reprenant un des termes de la citation de Maurice Druon (1973) sur « les gens qui viennent à la porte de ce ministère avec une sébile dans une main et un cocktail molotov dans l'autre », on ajoutera que les professionnels armés de la fameuse sébile avaient eux-mêmes compris à quelle adresse il convenait de se rendre.
En décembre 2019, la politique culturelle du Président était ensablée, le « Pass culture » aussi, Emmanuel Macron fit alors le bon choix en nommant Rima Abdul Malak comme conseillère culture. La « légitimité » de celle-ci était d'autant mieux installée qu'elle n'avait pas attendu l'appel présidentiel pour la forger. Jack Lang, lui-même, y vit un « signe », c'est dire.
Cet adoubement, elle le dut surtout parce que formée à Sciences Po Lyon, elle compléta ses humanités à la mairie de Paris auprès de Bertrand Delanoë avant de passer 4 ans comme attachée culturelle à New York. Cet été, elle arpente avec délices des festivals qu'elle connaît comme sa poche.
Chaleureuse et compétente, ce sont ses interlocuteurs qui le disent, elle a surtout réussi le miracle de ne pas finir le confinement noyée sous le fiel du milieu culturel le plus assisté de la planète. Il faut dire que ce n'est pas parce qu'elle a dirigé « Clowns sans frontières » (il ne s'agit pas du PS) que, née au Liban en 1979, Rima Abdul Malak se laisse marcher sur les pieds. On ne passe pas impunément les dix premières années de sa vie dans un pays en guerre.
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