Service national du patrimoine, fin de la redevance audiovisuelle, fonds d'investissement pour la création artistique, métavers européens et indépendance de l'information... Découvrez les propositions culturelles des candidats.
Guerre en Ukraine, immigration, pouvoir d'achat, enjeux énergétiques... Difficile pour la question culturelle de se faire une place dans la campagne présidentielle. Pourtant avec la crise du Covid-19 et l'essor des plateformes de streaming, des défis majeurs s'annoncent.
De manière générale, Emmanuel Macron reconnaît au début de son programme que «trop de citoyens n'ont pas accès à la culture». Sur son site de campagne, le candidat de la République en marche met en avant le bilan de son quinquennat en évoquant notamment le Pass culture pour les jeunes, accessible depuis janvier 2022 dès 15 ans et qui serait encore étendu pour faire «accéder plus jeune à la culture». Ce Pass offre aux jeunes majeurs la somme de 300 euros (20 euros l'année des 15 ans, 30 euros pour les 16 ans et 17 ans) à dépenser en biens et services culturels, comme les livres, les places de spectacle, les disques ou les instruments de musique. Le président sortant propose également d'ouvrir les bibliothèques le soir et le dimanche, comme il voulait le faire dès 2018.
Le programme de Marine Le Pen ne contient pas de section consacrée à la culture mais pour la candidate du Rassemblement National, la priorité est donnée au patrimoine et sa préservation. Elle souhaite en faire une «grande cause nationale», en procédant à «un état des lieux» de l'état du patrimoine, «région par région, département par département». Marine Le Pen propose également la création d'un Service national du patrimoine ouvert aux volontaires de 18 à 24 ans, d'une durée de six mois renouvelables une fois. Selon son programme, l'objectif sera d'«œuvrer à la restauration, à la protection et à la valorisation de notre patrimoine bâti mais aussi naturel». Dans le cadre de cette «grande politique du patrimoine», la fiscalité serait repensée pour les monuments historiques, afin de l'adapter «aux nécessités de conservation de ce bien dans le patrimoine national». Le budget annuel alloué à la restauration des monuments passerait de 330 millions à un milliard et le Loto du patrimoine serait exonéré de taxes.
Point commun aux deux candidats : la fin de la redevance audiovisuelle
Emmanuel Macron propose de supprimer la redevance, actuellement adossée à la taxe d'habitation. D'un montant de 138 euros par foyer, elle rapporte 3,2 milliards d'euros et permet de financer les chaînes de télévision et de radio du secteur public, comme France Télévisions, Radio France, Arte ou France Médias Monde (France 24, RFI...), et l'INA. Sa suppression pose la question du financement et de l'indépendance future de l'audiovisuel public. L'objectif de Marine Le Pen est donc de privatiser l'audiovisuel public à l'exception des rédactions en outre-mer, d'Arte et de l'INA. Elle assure néanmoins que «les aides dont bénéficient aujourd'hui la création et la promotion des différents secteurs de l'activité culturelle, et notamment (...) le régime des intermittents du spectacle» ne seront pas remises en cause.
Deux façons d'étendre le rayonnement de la culture française
Selon Emmanuel Macron, «le rayonnement international de notre vie artistique s'essouffle». Il prévoit d'«investir dans les industries créatives et culturelles françaises en créant un fonds d'investissement dédié de 200 millions d'euros.» Face à la concurrence des plateformes, le président souhaite «créer les conditions de l'émergence d'un “Netflix européen” exposant le meilleur du cinéma et des séries européennes.» Emmanuel Macron voudrait «faire des nouvelles commandes publiques artistiques à travers la France pour soutenir les jeunes créateurs» et créer un métavers à l'échelle européenne, pour concurrencer les métavers initiés par les géants américains et asiatiques, en proposant des expériences en réalité virtuelle, autour des musées, du patrimoine et des nouvelles créations. Ces métavers européens protégeraient «les droits d'auteur et droits voisins».
Pour faire rayonner la culture française, Marine Le Pen souhaite...
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