Six étudiantes en écoles d’art dramatique vont défendre, ce jeudi, les revendications de leurs pairs auprès du ministère. Si leurs demandes sont proches de celles des syndicats, elles tiennent à porter la voix de la jeunesse dans cette crise, qui a permis de développer une convergence des luttes et de rompre leur isolement.
Donc, elles seront six étudiantes, représentantes de différentes écoles d’art dramatique publiques et privées, et de toutes disciplines – jeux, mise en scène, dramaturgie, danse, musique – à porter non seulement les revendications, mais aussi des idées de sortie de crise au ministère de la Culture, cet après-midi. C’est Roselyne Bachelot qui aurait dû recevoir la délégation, mais elle passera la main à deux membres de son cabinet, Hélène Orain, adjointe au directeur général à la création artistique, et Noël Corbin, délégué général au territoire, à la transmission et à la démocratie culturelle. Six étudiantes qui «occupent» aujourd’hui des théâtres de Besançon à Paris, en passant par Strasbourg ou Lyon. Des jeunes femmes, car ils et elles ont remarqué que pour l’instant la parole est majoritairement portée par des hommes. Et sous l’égide d’aucun syndicat.
«Puits sans fond d’invisibilité»
«On tient à notre spécificité étudiante», explique Coline, élève dans un conservatoire d’arrondissement, qui «occupe» le théâtre de la Colline à Paris depuis une dizaine de jours. «On est peut-être des électrons libres, mais c’est aussi notre force. On n’a pas l’habitude du combat politique, on commet des erreurs mais on préfère que ce soit les nôtres.» Pour autant, leurs revendications ne sont pas diamétralement différentes de celles présentées par la CGT spectacle. Celles qui portent sur la jeunesse sont simplement plus détaillées. Coline en fait l’inventaire : «Le secteur culturel est archi embouteillé et les programmations de toutes les scènes bondées durant les années qui viennent. Du coup, on réfléchit à comment on pourrait être accompagnés pour ne pas sombrer dans un puits sans fond d’invisibilité.»
L’une des solutions, que proposeront les étudiants, est que tous les théâtres subventionnés aient l’obligation de constituer des mini-troupes de comédiens, scénographes et metteurs en scène, composées de jeunes gens fraîchement sorties des écoles, ce que font déjà d’ailleurs, comme on le fait remarquer, le Centre dramatique national de Tours, et celui de Toulouse et de Dijon. «Mais ils ne sont vraiment pas nombreux ! On aimerait que ce soit généralisé à toute la France. Et qu’un pourcentage des subventions soit sanctuarisé pour la jeunesse. C’est impossible aujourd’hui de porter un projet s’il n’est pas soutenu par nos pairs, un festival ou une scène.»
Autres nécessités :...
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