Lancé en 2019, le Pass culture a été pensé pour faciliter l'accès à la culture dans sa diversité pour les 15-20 ans. Tandis qu'il a permis aux jeunes de lire davantage, certains critiquent ce dispositif comme instrument de reproduction sociale. Permet-il une démocratisation de l'accès à la culture ?
Avec
Sébastien Cavalier Président de la SAS Pass Culture
Pierre Dharréville Député PC des Bouches-du-Rhône
Marianne Lumeau Maitresse de conférences en économie à l'université de Rennes
Outil de découverte, le Pass culture permet aujourd'hui à plus de 4 millions de jeunes de découvrir diverses productions culturelles. Il facilite les liens entre les jeunes et les partenaires culturels. De 15 à 17 ans, les jeunes disposent d'une offre individuelle avec des crédit dépendant de leur âge. A 18 ans, ils ont accès à un crédit de 300 euros, utilisable pendant 2 ans. Plébiscité par ses utilisateurs, le coût du dispositif représente environ 6% du budget 2024 du ministère de la Culture. Cette dépense porte-t-elle ses fruits ? Le Pass culture tient-il ses promesses ? Permet-il d'amener les élèves à une citoyenneté culturelle ? Ou favorise-t-il une marchandisation de la culture ?
Le Pass culture, un dispositif efficace ?
Pierre Dharréville interroge les résultats apportés par le Pass culture : "Si on se place au niveau des politiques publiques, on peut s'interroger sur l'efficacité du dispositif. La capacité du Pass culture à atteindre ses objectifs de services publics ne peut être démontrée", selon un rapport récemment paru de l'inspection générale des affaires culturelles. "Les annonces qui sont faites dans le budget qui vient d'être proposé ne sont pas rassurantes sur l'ensemble du plan culturel. Tous les objectifs qui étaient énoncés ne sont pas forcément atteintes au bout du compte", poursuit-il.
Grâce au Pass culture, "Bon nombre de jeunes ont accès à la culture", ainsi que constate Marianne Lumeau. Les différents objectifs du Pass semblent relativement respectés, ainsi qu'elle le décrit : "Sans ce financement, ils ne pourraient pas avoir accès à la culture ou dans une moindre mesure. Autre objectif, renforcer et diversifier les pratiques culturelles. À priori, il y a bien un renforcement, car il y a bien de la consommation. Par contre on ne sait pas s'il y a diversification. Comment mesurer la diversification ? Est ce que c'est consommer des biens culturels que l'on a pas l'habitude consommer ? Le troisième objectif du Pass, c'était de révéler la...
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