
Les festivals les plus fréquentés ne sont pas pour autant inébranlables. Ils doivent composer avec les exigences des municipalités et les excès de bureaucratie.
Face à la hausse des contraintes écologiques, sécuritaires, et à celle des coûts énergétiques et artistiques qui touchent les festivals, une bonne collaboration avec les acteurs publics semble plus que jamais indispensable à leur réussite. Car même les événements habitués à se débrouiller sans subventions, peuvent s'avérer des colosses aux pieds d'argile, victimes de leur succès, s'ils ne sont pas bien accompagnés.
Ainsi, les Vieilles Charrues (250.000 festivaliers, 21 millions de budget ) ont été malmenées l'été dernier. La mairie de Carhaix (Finistère) leur réclamait une redevance de 367.000 euros, préemptait un bâtiment que devait acheter le festival, réduisait le périmètre alloué. « Ce pourrait être la fin du festival », alertait Jérôme Tréhorel directeur du festival, tandis que Christian Troadec, maire et cofondateur de l'événement, parlait de chantage « pour faire plier la collectivité » et fustigeait « la course au gigantisme. »
« D'intérêt général »
Il aura fallu la médiation de la préfecture, du département et de la région pour parvenir à un accord la veille de l'ouverture. Mais pour Jérôme Tréhorel, l'épée de Damoclès reste là : « Cela s'arrange mais il faut rester vigilant. »
Structure 100 % associative portée chaque été par 2.000 salariés directs et indirects et plus de 7.500 bénévoles, les Vieilles Charrues, qui fêteront en juillet leur 33e édition, fonctionnent pourtant sans subside public. Leurs ressources proviennent à 60 % de la billetterie, 20 % des recettes annexes (bar, restauration) et 20 % des partenariats et mécénats régionaux.
« Ce type de festival constitue un élément de l'identité et de la prospérité locale. Chaque maire doit se sentir dépositaire de sa pérennité », estime David Lisnard, le maire LR de Cannes, qui a fait de la culture son premier budget et préside l'Association des maires de France.
Lui souligne l'importance de la...
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