Le secteur des événements musicaux voit, comme d’autres, une poignée d’acteurs économiques truster les artistes et devenir omnipotents. Face à la surenchère des prix, les structures plus modestes tirent le signal d’alarme.
Au même titre que les milieux des médias ou de l’édition, celui des festivals de musique serait-il en voie d’être transformé par l’arrivée de grands groupes économiques en quête de rentabilité ? Comme une mise en garde, le Plaidoyer pour les festivals indépendants, publié à l’initiative du Syndicat des musiques actuelles (SMA) le 20 avril 2023, l’affirme. La tendance n’est certes pas neuve : depuis bientôt quinze ans, Live Nation, géant américain de l’organisation de spectacles, multiplie les mainmises sur des événements musicaux français, des salles de spectacles ou des sites de billetterie afin de créer son propre écosystème à 360°. Une parfaite illustration du phénomène de concentration qui a poussé d’autres acteurs similaires à venir s’ajouter au décor, notamment AEG Presents et Vivendi. Le constat est unanime, et la cohabitation entre ces nouveaux acteurs aux portefeuilles variés et les festivals indépendants, associatifs, est bien installée. Mais avec l’augmentation effarante des cachets des artistes, des prix des tickets et une inflation carabinée, les inquiétudes des plus fragiles sont ravivées.
Cela fait quatre ans que le SMA se penche sérieusement sur la question. Son vice-président, Stéphane Krasniewski, également directeur du festival Les Suds à Arles, souligne l’accélération du phénomène de concentration. «Jusqu’à présent, ces grands groupes créaient leurs propres manifestations sur des modèles propres qu’ils importaient, comme Lollapalooza, par exemple. Désormais, ils investissent sur nos modèles. Il faut que l’on s’empare du sujet pour savoir ce qui nous distingue d’eux.» Ce plaidoyer, en plus de dresser un constat et d’élever la voix, réclame un encadrement légal de la concurrence et le renforcement des garde-fous qui, durant la crise du Covid-19, ont permis au secteur de maintenir la tête hors de l’eau.
De ce communiqué et des discussions émanent deux points majeurs...
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