
La ministre de la Culture multiplie les initiatives pour soutenir les secteurs de la mode, des métiers d'art et du cabaret. L'objectif est de leur donner de la visibilité, malgré un budget contraint.
Un « plan cabaret » présenté mardi dernier au Moulin Rouge, la présentation du nouveau pôle public des métiers d'art exposé la semaine dernière rue de Valois, et ce jeudi soir l'annonce de mesures de soutien aux jeunes créateurs de mode au Palais de Tokyo. La ministre de la Culture, Rachida Dati occupe le terrain et ne lâche rien alors que se profilent des coupes sombres dans le budget de l'Etat, dont elle avait miraculeusement réchappé à l'automne dernier.
Après avoir visité l'espace d'éducation, de médiation et d'inclusion par l'art Le Hamo, au sein du Palais de Tokyo, puis le showroom SPHERE Paris Fashion Week de la Fédération de la haute couture et de la mode (FHCM) afin de rencontrer les jeunes marques présentes, Rachida Dati a précisé ce nouveau plan.
Des sommes limitées
Au menu, un accès privilégié à des lieux prestigieux pour présenter leur collection, un appel à projet pour la jeune création doté de 200.000 euros, l'ouverture de résidences artistiques à la Villa Médicis pour ces créateurs assortie d'un budget de production, et le lancement de trois bourses de 10.000 à 20.000 euros : « Costume de scène » accompagnée par Chaillot, « Patrimoine de mode » pour un chercheur autour des collections publiques, et « Création en mode » autour de la dimension prospective et innovation.
Comme dans le plan cabaret, les sommes en jeu sont limitées, mais c'est à chaque fois, un coup de pouce, une reconnaissance, et une visibilité pour le secteur concerné. Rien à voir avec le Plan à 340 millions d'euros consacré aux métiers d'art, engagé par deux ex-ministres respectivement à la culture et au commerce, Rima Abdul Malak et Olivier Grégoire, et porté aujourd'hui par Rachida Dati.
Et pourtant tout se tient. Car le cabaret comme la mode ont besoin de ces métiers d'art pour répondre à leur créativité. Ce nouveau pôle public réunit 650 agents de 53 métiers différents dans quatre manufactures (Sèvres, Savonnerie, Gobelins, Beauvais), deux ateliers de dentelles (Le Puy, Alençon), un atelier de recherche et de création et deux musées nationaux (à Sèvres et Limoges). Le tout a bénéficié d'un accroissement de 4 millions d'euros du budget de fonctionnement et de 1 million d'euros du budget d'investissement, pour un total de 51 millions d'euros cette année.
Un nouveau CFA
Un axe fort de ce plan est la transmission : sur 281 métiers d'art recensés en France, seuls 100 bénéficient d'une formation qualifiante, les autres en sont « orphelins », donc menacés de disparition à court terme. Un CFA (Centre de formation des apprentis) sera créé à...
Lire la suite sur lesechos.fr