La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a esquissé le 18 février le cadre général dans lequel les festivals pourront avoir lieu si la situation sanitaire le permet. Les professionnels comptent revenir à la charge pour clarifier beaucoup de points encore obscurs.
Lors d’une réunion au ministère de la Culture avec les professionnels des musiques actuelles, Roselyne Bachelot a annoncé le 18 février deux conditions que devront remplir les festivals durant la saison 2021. A savoir :
- la jauge ne devra pas dépasser 5000 personnes, en salle comme en plein air, sur un même site et pour un même événement ;
- - les spectateurs devront rester assis.
- En cas d’amélioration de la situation sanitaire, la jauge pourra être augmentée, voire les concerts debout autorisés. Dans la situation inverse, la jauge pourra être diminuée.
A quand des festivals ?
Ces deux principes ont certes le mérite de fixer un cadre général évolutif. Mais, dans les faits, tout va dépendre des « protocoles sanitaires spécifiques [élaborés] en concertation avec les professionnels », et qui seront « soumis à la validation » des autorités sanitaires.
De la présentation de ce cadre général à la tenue effective des événements, il y a donc un grand pas. Et la ministre ne peut pas encore garantir qu’il sera franchi : aucune date ni même un horizon approximatif n’ont été évoqués. Car la décision revient au Premier ministre. Or à ce stade, et malgré l’énorme pression exercée par les professionnels, soutenus par les élus, le feu vert pour la reprise des activités culturelles n’est pas encore à l’ordre du jour.
« A ce jour, les organisateurs de festivals n’ont pas toutes les cartes en main pour savoir s’ils peuvent maintenir leur programmation ou renoncer, observe Aurélie Hannedouche, déléguée générale du Syndicat des musiques actuelles (SMA). Or pour les professionnels, la définition d’un protocole sanitaire clair et précis, suffisamment tôt, devient une urgence.
La convivialité des festivals en question
Même à supposer qu’une échéance finisse par être fixée par le gouvernement, divers points devront encore être clarifiés. Comme la distanciation, que la ministre a évoquée sans précision, alors qu’il s’agit d’un des éléments déterminants qui s’ajoute à la réduction de la jauge, le port du masque (non mentionné), ou encore la question de l’ouverture d’un bar ou d’un restaurant.
Cette dernière question « est très importante sur le plan financier, puisque les recettes de bar-restaurant sont indispensables à l’équilibre financier de nos adhérents, insiste Aurélie Hannedouche. C’est également crucial en termes de qualité d’accueil et de convivialité. Comment donner envie au public de venir s’il ne peut ni boire ni manger sur place, sachant qu’en outre, il devra rester assis ? Cela ressemble plutôt à une punition. »
Une saison 2021 sans « vrais » festivals
Au vu des formats réduits qui s’annoncent pour les événements de la saison 2021 « pourra-t-on vraiment parler de ‘festivals’ ?, s’interroge-t-on Alexandra Bobes. Ce sera sans doute plutôt une saison de transition. »
Au SMA, dont les adhérents évoluent dans des univers esthétiques (électro, hip-hop, métal, rock, etc.) inconcevables avec le format du concert assis, on estime « difficile de considérer que l’ensemble de nos manifestations puissent [se] satisfaire » du cadre fixé par la rue de Valois, qui reste une « menace » sur leur tenue.
Une prise de parole de Matignon très attendue
Roselyne Bachelot a proposé aux professionnels de les rencontrer chaque mois. « Un point positif pour le dialogue avec le ministère », salue Alexandra Bobes, qui souligne « la volonté des organisateurs de festivals de faire preuve de capacité d’adaptation pour apporter la culture dans les territoires durant l’été et remettre en marche les festivals. »
Cependant...
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