Une semaine après la réouverture, le moral des exploitants oscille entre soulagement et inquiétude, car tous les publics ne sont pas au rendez-vous.
Dire que les chiffres d’entrées en salle sont bons serait malhonnête. Mais crier à la catastrophe serait excessif. Une semaine après la réouverture des cinémas en France, lundi 22 juin, le moral des exploitants oscille entre soulagement et inquiétude. Après plus de trois mois de fermeture (depuis le 14 mars), en raison de l’épidémie de Covid-19, 90 % du parc de salles (sur un total de 6 000 écrans) a pu rouvrir et accueille de nouveau des spectateurs. Mais tous les publics ne sont pas au rendez-vous.
Selon le bureau d’études Rentrak Comscore – lequel collecte les entrées en salle quotidiennement, pour les commercialiser ensuite auprès des distributeurs –, environ 870 000 entrées ont été comptabilisées du lundi 22 juin au dimanche soir 28 juin. Ce chiffre n’englobe pas, toutefois, l’ensemble des établissements qui ont rouvert, et les professionnels estiment qu’en réalité près d’un million de tickets ont été vendus en sept jours.
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Le pari de la reprise de films sortis en salle le 11 mars, juste avant le confinement, semble porter ses fruits : La Bonne Epouse, de Martin Provost, a réalisé 125 217 entrées depuis le 22 juin, lesquelles s’ajoutent aux 171 000 précédemment comptabilisées ; de même, De Gaulle, de Gabriel Le Bomin, a séduit 96 030 spectateurs supplémentaires la semaine passée. En revanche, le film Disney En avant, sorti le 4 mars, qui avait bien démarré avec près de 500 000 entrées avant le confinement, n’a généré « que » 55 534 entrées depuis la reprise. Nouveau à l’affiche, L’Ombre de Staline, d’Agnieszka Holland, ne s’en tire pas trop mal avec 66 927 entrées.
Richard Patry, président de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), qui rassemble la totalité des salles, veut rester positif : « Ce que je vois, depuis le lundi 22 juin, c’est que 1 million de spectateurs – et plutôt un public d’habitués – sont revenus en salle, alors qu’il y a très peu de nouveaux films à l’affiche. A présent, il faut reconquérir le public occasionnel ou familial. Mais la déprogrammation des films américains n’est pas une bonne nouvelle », reconnaît le patron de la FNCF.
« Nous restons optimistes »
Initialement fixée au 22 juillet, la sortie de...
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