Lors du congrès des maires 2022, les responsables culturels locaux continuent d’interroger le sens de leur fonction et les enjeux qui les attendent.
Tout au fond du pavillon 2, la Fédération nationale des associations de directeurs.trices des affaires culturelles (FNADAC) organisait, mardi 22 novembre, un atelier dressant le bilan d’une réflexion menée, lors des dernières assises nationales des directeurs des affaires culturelles, sur l’avenir de la profession.
Malgré le peu d’élus dans l’assistance, Sylvie Pelade, formatrice et consultante en gestion de projets culturels auprès du Centre national de la fonction publique (CNFPT), a rappelé le contexte complexe dans lequel sont actuellement plongées les politiques culturelles locales : la contraction des budgets et de la masse salariale, les problèmes de gouvernance de projet, le manque de vision des élus, l’administratif chronophage qui retarde le montage de projet.
Des difficultés auxquelles s’ajoutent les séquelles de la crise sanitaire avec la baisse de fréquentations des salles et notamment des abonnements.
Nécessité d’agilité ?
Laetitia Uhrik, directrice de l’action culturelle à la mairie de Bois-Colombes constate, elle, une demande récurrente sur la rentabilité de la politique culturelle. « Les élus interrogent les jauges, le remplissage… Or à quel moment le service public doit-il être rentable ? », questionne la directrice de l’action culturelle de Bois Colombes.
Fortes du bilan réalisé lors des assises, Sylvie Pelade et Laetitia Uhrik ont toutefois avancé les pistes de réflexion engagées pour repenser l’action et la posture des directions des affaires culturelles. Il tient en un mot : agilité.
« Cette agilité implique de renouer un lien étroit avec les élus, d’agir en transversalité avec toutes les politiques publiques en partant de la réalité des territoires », a précisé Sylvie Pelade.
Une position que défend aussi avec vivacité, Christophe Bennet, le président de la Fnadac. « Il faut réaffirmer plus que jamais que les politiques culturelles sont une opportunité de repenser entièrement les politiques publiques. La culture est à la croisée des autres politiques : sociales, sportives, éducatives… Il nous faut agir en transversalité avec une grande détermination car nous avons de moins en moins la capacité de faire ».
Dialoguer avec le public… oui mais comment ?
Sur le terrain, la lutte face à la désaffection des salles, la difficulté de toucher la jeunesse, impose plus que jamais un travail de concertation interne et la nécessité d’aller chercher le public. A Bois Colombes, Laetitia Uhrik met en avant le conventionnement sur des cartes d’abonnement de la salle de spectacle locale avec celle d’Asnières qui permet une validité pour les usagers d’une collectivité à l’autre.
Sylvie Pelade cite, elle, l’exemple cette commune qui a mis en place un groupe d’action projet avec une dizaine des citoyens volontaires et d’autres tirés au sort, pour définir avec eux la programmation d’un spectacle, d’une exposition et d’un concert. Le projet, qui n’est toujours pas bouclé, se heurte à...
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