La manifestation organisée par l'Opéra de Dijon et l'ensemble les Dissonances, l'une des premières de l'été, accueillait le public depuis le 17 juin pour des concerts avec Nelson Gorner, Natalie Dessay, Victor Julien-Laferrière...
Le pari était osé et l'affiche belle. Depuis plusieurs semaines, l'Opéra de Dijon, l'ensemble Les Dissonances, dirigé par David Grimal et le pianiste Philippe Cassard proposaient un festival de musique unique en son genre. Objectif : célébrer l'après-confinement et soutenir les musiciens classiques, privés de concerts depuis le début de l'épidémie de coronavirus. Le programme comprenait des représentations jouées sans public et diffusées sur Internet dans le cadre de la manifestationArtistes en résidence, artistes en résistance. Mais aussi, depuis le 17 juin, des concerts donnés devant un public, les Dissonances Chamber Music Series. Pour assurer la sécurité sanitaire des mélomanes, sur scène comme dans la salle, la jauge de l'auditorium de 1600 places a été divisée par dix : seules 150 places étaient disponibles par soirées.
C'est notamment dans ce cadre, et sous ces conditions, qu'ont pu se produire le violoniste David Grimal, le violoncelliste Victor Julien-Laferrière, les pianistes Philippe Cassard ou Nelson Goerner, la soprano Natalie Dessay ou le quatuor Hermès. Mais le virus s'est lui aussi invité dans la partie.
Les organisateurs du festival ont du suspendre mardi tous les concerts qui devaient se dérouler jusqu'au 27 juin, «suite à la découverte d'un cas de covid-19 au sein de l'équipe artistique». Selon Diapason, l'un des musiciens - «violoncelliste célèbre» précise même le magazine - qui se produisait a été dépisté positif au covid en fin de semaine dernière. «Ayant pour priorité la préservation de la santé de chacun, l'équipe de l'Opéra décide de suspendre son cycle de concerts cette semaine pour des raisons sanitaires», précise la direction dans un communiqué. «Cette mesure prise à regret va au-delà des préconisations officielles, pour permettre d'envisager la reprise des activités de l'Opéra dans un contexte sécurisé et parfaitement serein pour tous», assure encore les organisateurs.
La nouvelle vient cependant doucher les plus enthousiastes tenants d'une reprise rapide de la vie musicale et artistique et inquiéter tous les organisateurs qui ont parié sur le maintien de leur festival cet été - sous une forme ou une autre - et sur un retour du public. Depuis les premiers jours du déconfinement, représentants des artistes et des salles de spectacles plaident pour une reprise accélérée des représentations. Sans minimiser les difficultés sanitaires, ils soulignent combien le secteur est menacé par l'effondrement des recettes ces derniers mois et les perspectives d'une reprise des spectacles devant des salles clairsemées. «Notre modèle économique ne va pas tenir. Il repose entièrement sur la vente de billets», expliquait ainsi Malika Séguineau, directrice générale du Prodiss au Figaro fin mai.
Selon une étude présentée par l'association Tous pour la musique (TPLM), les pertes de chiffre d'affaires de la filière musicale dans son ensemble sont «estimées à 43% du prévisionnel de l'année 2020, soit 4,5 milliards d'euros». Les activités les plus touchées sont celles «du spectacle de musiques actuelles et de variétés, avec des pertes qui représentent...
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