Rares sont les collectivités qui conserveront en 2025 un budget suffisant pour préserver leurs politiques culturelles. A ce stade, certaines savent déjà qu’elles n’y parviendront pas. Les autres sont dans le flou.
La culture sera-t-elle sacrifiée sur l’autel des restrictions ? Tant que les collectivités n’ont pas voté leur budget, un brouillard compact couvre ce que sera la réalité des crédits alloués à ce secteur.
Mais les professionnels ne dissimulent pas leur inquiétude. « Le secteur culturel s’apprête à traverser une crise telle qu’il n’en a jamais connue, avec des budgets qui vont être drastiquement revus à la baisse », alerte Cédric Hardy, délégué général de CultureCo, le Réseau national pour la culture dans les départements. En mai dernier, déjà il confiait à La Gazette des communes son inquiétude de voir les collectivités territoriales « se poser la question de réduire la voilure. » Aujourd’hui, il en est convaincu. Réunis en séminaire à Bègles (Gironde) à l’initiative de CultureCo fin novembre, élus et directrices et directrices départementaux de la culture ont publié une tribune intitulée L’Appel de Bègles pour réclamer la préservation des politiques culturelles face à la crise budgétaire. » Ils ont appelé à « l’ouverture de négociations nationales sur le financement des politiques culturelles territoriales. »
Un système dépendant de l’argent public
Le premier coup de tonnerre est arrivé de l’ouest, lorsque la région Pays de la Loire (3,8 millions hab.) a annoncé se recentrer sur ses priorités… dont la culture ne fait plus partie. Alors que 36 millions d’euros avaient été fléchés vers ce secteur il y a un an, la présidente (Horizons), Christelle Morançais a sonné la fin de certaines aides pour un secteur culturel qui « ne pouvait rester à l’écart des efforts demandés. ».
La décision a provoqué un fort mouvement de colère et de protestations. « Quelle est la nature d’un système qui, pour exister, est à ce point dépendant de l’argent public ? » a-t-elle rétorqué sur X, après avoir été accusée de vouloir « détruire la culture. » Pourtant, avec l’arrêt « total et définitif » de la subvention régionale, l’association Les Escales, qui coordonne à Saint-Nazaire le festival éponyme et la scène musicale Le Vip se sait en en péril. Elle n’est pas la seule. Mais l’exécutif régional n’entend pas revenir sur sa décision.
Danger pour les associations les plus fragiles
Au sein de cette région, la double peine sera pour le département de Loire-Atlantique (1,5 million hab.) qui va devoir aussi faire des choix pour équilibrer son budget. « Mais tout a été annoncé, concerté, discuté », assure Dominique Poirout, vice-présidente (DVG) à la culture. La décision régionale « a percuté nos baisses envisagées ligne par ligne, mais on ne va pas compenser parce que c’est impossible. » Sans événement culturel en régie directe, mais en soutien de nombreux autres, le département a travaillé « dans la dentelle sur les subventions aux associations », pour regagner les dizaines de milliers d’euros nécessaires, « sans infléchir notre orientation stratégique, car notre politique culturelle est très structurée et avons voulu garder nos priorités. »
Le détail sera révélé lundi 16 décembre lors du débat d’orientations budgétaires avant un vote en février, mais les 20 millions d’euros réservés à la culture jusqu’en 2024 – sur un budget total de 1,4 milliard d’euros – ne seront plus d’actualité en...
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