Les ministres de l’intérieur, des sports et de la culture ont précisé les contraintes liées à la mobilisation des forces de l’ordre pour les JO, tout en assurant que les gros événements pourront avoir lieu.
Du 18 juillet au 11 août 2024, la France ne vibrera quasiment qu’au rythme des Jeux olympiques. « De l’ouverture du village olympique jusqu’à la fin des jeux, aucun événement culturel, festif ou sportif d’ampleur, nécessitant l’engagement d’unités de forces mobiles (UFM), ne pourra avoir lieu », indiquent Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, Rima Abdul-Malak, ministre de la culture et Amélie Oudea-Castera, ministre des sports, dans un communiqué commun publié mardi 13 décembre.
En revanche, pendant ces vingt-quatre jours, « les événements de moindre ampleur, habituellement sécurisés par des forces départementales ou locales, ont vocation à se maintenir ». Le 25 octobre, Gérald Darmanin avait suscité la colère des responsables des festivals d’été en déclarant qu’en raison de la mobilisation massive des forces de l’ordre pendant la période des JO (près de 30 000 policiers et gendarmes seront mobilisés en moyenne tous les jours), des rendez-vous culturels devraient être « annulés » ou « reportés ».
Six semaines plus tard, après des heures de concertations et de multiples tribunes d’organisations professionnelles, de responsables de collectivités locales et de parlementaires alertant sur les conséquences désastreuses de l’absence de festivals, les trois ministres reconnaissent « l’importance des festivals et des manifestations festives et sportives qui font la vitalité des territoires pendant l’été, générant emploi, lien social, attractivité touristique et retombées économiques ».
S’adapter
Tout en promettant que cette réalité sera « prise en considération », ils viennent d’adresser une circulaire aux préfets « fixant un cadre pour concilier vie culturelle et sportive » qui couvre une période très large, allant du 23 juin au 8 septembre 2024.
La ministre de la culture se veut confiante : « Des solutions sont d’ores et déjà trouvées pour la plupart de ces événements »
Ainsi, la vie culturelle, festive et sportive devra s’adapter en amont et en aval des JO. Au-delà de la période « exclusivement JO », du 18 juillet au 11 août, trois autres phases ont été définies, chacune avec « des exigences particulières en matière de sécurité ». Du 23 juin au 17 juillet, avant l’ouverture du village olympique, « tous les festivals et événements ont vocation à être maintenus, en limitant, chaque fois que possible, les moyens nécessaires à leur sécurisation. »
Du 12 au 23 août, période entre les Jeux olympiques et paralympiques, « quelques rares grands événements nécessitant l’engagement d’UFM pourront se tenir après décision au niveau national. » Enfin, du 24 août au 8 septembre, sur la période des jeux paralympiques, « aucun événement d’ampleur nécessitant des renforts d’UFM ne pourra se tenir, sauf rares exceptions décidées au cas par cas. »
La ministre de la culture se veut confiante. « La très grande majorité des festivals aura lieu et dans de bonnes conditions. Il reste quelques ajustements à faire, mais Avignon, les Vieilles Charrues, l’Interceltique, les Francofolies, Aurillac se tiendront et les festivals du mois de juin, comme Le Hellfest et les Eurockéennes de Belfort, aussi », assure Rima Abdul-Malak dans un entretien, mardi 13 décembre, au Parisien.
« L’œil du cyclone »
Parmi la vingtaine de grands festivals d’été qui reçoivent plus de 100 000 personnes et ont recours à des unités de force mobile, l’Interceltique de Lorient (Morbihan). « Nous sommes en plein dans l’œil du cyclone », constate Jean-Philippe Mauras, directeur artistique de la manifestation. En 2024, il était d’abord prévu que le festival soit organisé du vendredi 2 au dimanche 11 août. « Nous allons maintenant étudier un décalage d’une semaine, juste après les JO, en espérant que ces directives soient définitives, dit-il. Nos manifestations se préparent avec un an, un an et demi d’avance. Un autre changement décidé quelques mois avant serait impossible. »
De son côté, Jérôme Tréhorel, directeur du festival Les Vieilles Charrues, à Carhaix-Plouguer (Finistère), regrette que les déclarations d’octobre de M. Darmanin aient « semé le trouble et ralenti certaines discussions avec des producteurs internationaux pour la programmation 2024. On est encore dans un moment attentiste. Pour nous, qui devons avoir lieu du 11 au 14 juillet 2024, ce nouveau calendrier resserré sur la période rouge des JO est devenu plus favorable. Mais je reste prudent. Le festival 2024, c’est dès maintenant qu’il se prépare ».
Du côté du festival d’Avignon (In et Off), des discussions sont en cours avec le rectorat pour avancer les dates de vacances scolaires afin de faire démarrer plus tôt le rendez-vous théâtral.
Au vu des quatre phases désormais définies par le gouvernement, il est...
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