La commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale a ouvert son année 2025 avec une audition de Sébastien Cavalier, le président de la société Pass Culture. Promis à une réforme par la ministre de la Culture, le dispositif a été la cible de nombreuses interrogations sur sa gestion et son efficacité.
Questionné de toutes parts, le Pass Culture faisait l'objet, ce mercredi 15 janvier au matin, d'une audition menée par la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale, présidée par Fatiha Keloua Hachi (Socialistes et apparentés, Seine–Saint-Denis). Le président de la SAS Pass Culture, Sébastien Cavalier, a répondu aux questions des députés pendant 1h45 environ, défendant les acquis du dispositif.
À gauche comme à droite, les membres de la commission se sont largement basés sur le rapport de la Cour des Comptes, publié en décembre dernier, qui s'était révélé assez mitigé quant à l'efficacité de l'ensemble. L'institution pointait notamment des inégalités d'accès à la culture persistante ainsi qu'une faible diversité dans les dépenses des jeunes, le livre profitant largement de la manne.
Devant les députés, Sébastien Cavalier a paré aux critiques en présentant quelques données d'une « étude pas encore publiée » sur le devenir des jeunes ayant profité des crédits du Pass Culture, les « cohortes sortantes ». Selon lui, 2/3 des jeunes sortis du Pass ont découvert un nouveau lieu culturel (+13 % en un an et demi), 54 % ont fait des réservations dans des domaines qu’ils ne connaissaient pas avant le Pass (+ 16 % sur la même période) et 1/3 d’entre eux estiment que la culture a une place plus importante dans leur quotidien.
Des observations qui, d'après le président de la SAS, rendent compte d'une « dynamique » liée au dispositif : « Quand les jeunes ont découvert les lieux de culture, ils y retournent ensuite », assure-t-il, appelant à « regarder les évolutions ».
Une réforme attendue
Dès son arrivée au ministère de la Culture, Rachida Dati avait esquissé une réforme du Pass Culture, dispositif mis en place dès le premier mandat d'Emmanuel Macron. Elle avait alors esquissé un renforcement des opérations de médiation et de l'éditorialisation au sein de l'application, ainsi qu'un travail plus suivi avec certains opérateurs, notamment ceux de l'éducation populaire.
La prochaine réforme qui se dessine, alors que les dépenses de l'État sont revues à la baisse, devrait sans trop de doute redéfinir les moyens du Pass Culture. Sans pouvoir la détailler en l'absence d'arbitrage net, Sébastien Cavalier a néanmoins évoqué plusieurs pistes : une action sur les classes d'âge concernées par le Pass, sur les montants accordés et l'éventuelle mise en place d'une bonification sous conditions de ressources. Dans tous les cas, ces changements viseraient à réduire l'enveloppe du dispositif, concernant les crédits alloués.
Du côté de l'offre elle-même, l'instauration d'une enveloppe réservée au spectacle vivant serait à l'étude, pour...
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