Les perceptions des droits de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) témoignent d’un retour en grâce du secteur en 2022.
Avec 257,5 millions d’euros de perception de droits en 2022, les résultats « exceptionnels » réalisés par la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), qui compte plus de 50 000 adhérents, prouvent particulièrement « une reprise très forte du spectacle vivant », a indiqué mardi 7 février son directeur général Pascal Rogard. Ce secteur est, avec 64,9 millions d’euros de perception en 2022, quasiment revenu à son étiage d’avant-Covid (– 0,2 % par rapport à la moyenne 2017-2019) .
Ce retour en grâce du spectacle vivant provient « d’une dynamique très forte en dehors de Paris », précise M. Rogard, même si en janvier, l’embellie s’est enfin observée dans la capitale. Bizarrement, la santé de la filière se vérifie par les droits d’auteur perçus par la SACD (selon le nombre de représentations, le prix du billet et le remplissage des salles). Et non par des statistiques émanant des professionnels du théâtre, de la danse, de la musique…
Dans le cinéma, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) publie chaque mois, au fauteuil près, le nombre de spectateurs. Le Centre national de la musique a pour mission de gérer un observatoire de l’économie et des données du secteur, mais le spectacle vivant dans son ensemble reste un angle mort des politiques publiques. La création d’un observatoire du spectacle vivant est promise depuis des lustres, mais le dossier avance à un rythme d’escargot.
Accords en solo
Si bien que « la ministre de la culture est incapable de donner un chiffre de fréquentation même dans les théâtres publics et les scènes subventionnées », déplore Pascal Rogard. « Même si la reprise est bien meilleure que celle du cinéma (– 24,9 % entre fin février 2022/janvier 2023 et la moyenne de la même période en 2017-2019), elle ne peut pas l’annoncer », constate-t-il.
Ce qui n’empêche pas le directeur général de la SACD d’espérer une amplification du soutien public à l’écriture apporté aux auteurs pendant la pandémie. Une aide « nécessaire pour que le théâtre propose des œuvres en phase avec l’air du temps ».
Les autres perceptions de la SACD proviennent, très majoritairement de l’audiovisuel, du cinéma et d’Internet à hauteur de 192,2 millions d’euros. Là encore en forte hausse (16,6 % par rapport à 2021). Des accords signés en solo avec les plates-formes valorisent le répertoire de la SACD. Et les frayeurs liées au fait qu’elles risquaient d’imposer le droit américain et le copyright en France ne sont plus de mise.
Les contrats visés par le CNC et l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), doivent respecter la législation française et le droit moral, sans quoi le producteur signataire est privé du...
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