La ministre de la Culture Roselyne Bachelot fait face à une levée de boucliers des élus et des organisations professionnelles du secteur public du spectacle vivant contre son projet de réouverture échelonnée des équipements culturels. Les signataires de la déclaration commune publiée le 17 février estiment incompréhensible « que la culture reste confinée plus longtemps. »
Depuis la mi-janvier Roselyne Bachelot envisage une reprise progressive de la vie culturelle selon un calendrier adaptée aux différents contextes, et notamment aux types d’équipements. Il est ainsi question Rue de Valois que les musées et les monuments rouvrent leurs portes en premier, en raison de la circulation du public sur place. Sans pour autant ébaucher le moindre calendrier. Une position de plus en plus difficile à tenir au vu de la bronca qui enfle du côté des professionnels et des élus.
Réouverture des équipements culturels « dans un même tempo »
« Musées, salles de cinéma et salles de spectacles doivent être ouverts dans un même tempo », lui rétorquent à l’unisson les signataires – professionnels et élus de tous bords politiques – de la « Déclaration pour la réouverture de tous les établissements recevant du public » publiée le 17 février.
Les noms du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac), du Syndicat national des scènes publiques (SNSP), des Forces musicales, Profedim – et de la Société des auteurs compositeurs dramatiques (SACD) figurent au bas de la déclaration, au côté de celui de la Fédération Nationale des Collectivités pour la Culture, rejointe par une vingtaine maires de métropoles et de villes moyennes et de présidents de région, qui ont signé le texte en leur nom propre.
Renforcer les protocoles sanitaires
« Nous n’acceptons pas de faire des distinctions entre les différents établissements qui tous s’engagent à mettre en œuvre des protocoles sanitaires rigoureux, déjà négociés et validés par le Gouvernement », préviennent les signataires, qui se disent prêts « à renforcer encore, si besoin, les protocoles sanitaires en lien avec les différentes collectivités et en fonction de la circulation du virus dans les territoires ». Et d’ajouter que « le public, les artistes, l’ensemble des équipes », ne comprendraient pas que la culture reste « confinée » plus longtemps.
L’urgence : des cadres sanitaires clairs et précis
Cela fait déjà de longs mois que les artistes et les professionnels, rejoints par les élus, appellent à une réouverture des équipements culturels, en faisant valoir leur rigueur dans l’application des règles de prévention de la contamination. Les organisateurs de festivals, actuellement en cours de discussion avec la Rue de Valois réclament en urgence des protocoles sanitaires précis dans l’espoir de pouvoir assurer leur saison 2021. De même, le 17 février, la FNCC (signataire de la déclaration commune aux professionnels et aux élus) a réclamé le 15 février des « cadres sanitaires lisibles et claires. » Quelques jours plus tôt elle réclamait que l’on cesse « d’attendre dans cet état de sidération que tout redevienne comme avant, et sortons de l’alternative du tout ou rien, de l’ouverture ou de la fermeture des équipements. »
Bras de fer entre maires et préfets sur l’ouverture des équipements
Ces derniers jours, plusieurs maires n’ont pas hésité à s’attirer les foudres des préfets en s’affranchissant de la fermeture administrative des équipements culturels pour raison sanitaire. Le maire ( RN) de Perpignan (Pyrénées-Orientales), Louis Aliot, s’est ainsi fait rappelé à l’ordre par le TA de Montpellier le 15 février, après avoir rouvert les quatre musées de la ville. L’édile perpignanais a décidé de faire appel.
Le TA de Limoges devrait statuer incessamment sur le cas de son homologue (PS) d’Issoudun (Indre), André Laignel, qui, depuis le 13 février, laisse le public accéder aux galeries d’art contemporain de l’Hospice Saint-Roch et à son parc.
Avalanche de candidatures pour des expérimentations
Quant aux autres élus, ils sont de plus en plus nombreux à faire leurs offres de services à...
Lire la suite sur lagazettedescommunes.com