Face aux annonces de la présidente de la région Pays de la Loire d’une baisse de 73 % des budgets alloués à la culture en 2025, les acteurs culturels nantais, comme La Folle Journée ou Angers Nantes Opéra, ne cachent pas leurs inquiétudes.
« Ce n’est plus une crise, c’est une hécatombe », alertait au micro une représentante syndicale de la CGT Spectacle lundi 25 novembre. À Nantes, près de 3 000 professionnels de la culture étaient réunis aux abords de l’hôtel de Région pour manifester contre les coupes budgétaires drastiques, estimées à - 73%, annoncées par Christelle Morançais, présidente (Horizons) de la Région Pays de la Loire.
Depuis une semaine, festivals, salles de concert, lieux de culture, sont notifiés par téléphone, mail ou courrier de la baisse, voire de la suppression de leur subvention régionale. Une catastrophe pour toute la filière, qui n’est pas la seule touchée puisque la Présidente de Région s’attaque également au sport (- 75 %) et à l’égalité femmes - hommes (- 90 %), mettant notamment en danger la pérennité des plannings familiaux et des lieux d’accueil pour les femmes victimes de violences. La région a annoncé au Quai, centre dramatique national Angers Pays de la Loire, la suppression totale de la subvention qui lui était allouée, soit 200 000 €. Même traitement à Saint-Nazaire pour le VIP, scène de musiques actuelles et le Festival Les Escales qui se voient amputés de 117 000 €.
À quelques jours de l’ouverture de la billetterie de La Folle Journée, Aymeric Seassau, élu en charge de la Culture à Nantes et représentant au conseil d’administration du festival populaire de musique classique a appris par un texto « lapidaire » que la subvention de 180 000 euros allouée à l’évènement, sur un budget total de 4,7 millions, serait supprimée en 2025.
Le message arrive dans un contexte de relations déjà tendues entre la Région et le festival qui fête ses trente ans. Déjà en 2024, la région avait repris la main sur « La Folle Journée en Région » la transformant en « Ma Région Virtuose. », évitant ainsi de payer au festival les droits de cession du nom « Folle Journée », un principe qui avait cours depuis des années. Le divorce était visible : aucun élu régional n’avait participé à la conférence de presse début novembre. « Nous travaillons dans l’urgence pour tenter de limiter l’impact de la suppression de cette subvention », affirme Aymeric Seassau. À ce stade, l’élu assure qu’aucun concert ne sera annulé. « La Présidente de région parle d’un système en crise permanente [dans un tweet posté le 12 novembre, ndlr], mais sans soutien public, la Folle Journée n’existe pas, s’agace-t-il. C’est un choix politique de dire que la culture coûte trop cher, qu’il faut laisser faire le marché. C’est renoncer à ce type d’évènements et donc à l’accès à la culture au plus grand nombre. »
Effet domino
Au gré des annonces officielles ou plus officieuses, beaucoup réalisent les conséquences directes et indirectes que ces coupes budgétaires représentent. Si le CRR de Nantes n’est pas directement concerné, ses étudiant.es sont en revanche très inquiets face à la perspective d’un paysage artistique qui risque d’être profondément bouleversé. Du côté des ensembles, la situation est encore floue mais les baisses drastiques sont "un mauvais signal", comme le résume...
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