Roselyne Bachelot a annoncé des concerts-test en mars, préparations à un été de festivals où on pourra peut-être écouter du rock à fond mais... assis ! Ça n’envoie pas du rêve et nous éloigne durablement des transes de la subversion.
C’était hier sur LCI : Roselyne Bachelot annonçait officiellement la mise en place de concerts-test à Marseille et Paris, programmés pour la deuxième quinzaine du mois de mars, sauf «situation sanitaire catastrophique». En fait, plus que de tests, la ministre de la Culture a préféré parler d’«expérimentations». Contrairement à l’essai réalisé en décembre à Barcelone par le festival Primavera (une salle remplie à moitié avec dépistage obligatoire à l’entrée), on envisage différents scénarios – avec et sans distanciation sociale, avec et sans filtrage de spectateurs pour permettre un brassage maîtrisé entre sujets sains et contaminés.
Un entre-deux inerte et comateux
L’idée n’est plus de voir si ça fonctionne (le test de Barcelone a été une réussite), mais d’aller au-delà. Vers ce fameux «modèle résilient» vanté par Roselyne Bachelot, celui qui avance et progresse tout en étant conscient qu’il n’a pas le cul sorti des ronces – la vie, en somme. La ministre, qui avait déclaré la semaine dernière que «l’hypothèse d’un été sans festivals» était «exclue», a précisé hier qu’elle était «très optimiste pour les festivals assis». Remarque qui passera comme elle peut dans un pays où le métro, les églises et les supermarchés affichent complet.
Mars 2020 avait démarré avec le «On se lève et on se casse» de Virginie Despentes, mars 2021 commencera donc avec le «On s’assied avec la possibilité de se lever» de Roselyne Bachelot. En un an, ainsi, on est passé de la société qui voulait tout retourner à celle qui, pétrifiée, ne sait plus bien où elle peut encore aller. De celle qui...
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