Alors que l'auditorium de 2.400 places fête ses 10 ans et la Cité de la musique ses 30 ans, la ministre de la Culture lance l'année Boulez, en hommage au compositeur qui a beaucoup oeuvré pour doter Paris de ce complexe exceptionnel, attirant aussi désormais les jeunes.
C'est un feu d'artifice d'anniversaires dans le quartier parisien de la Villette : les 10 ans de la Philharmonie de Paris dessinée par Jean Nouvel, les 30 ans de la Cité de la musique conçue par Christian de Portzamparc et les 100 ans de la naissance du compositeur Pierre Boulez, dont la détermination a donné naissance à ces deux équipements d'exception. La ministre de la Culture Rachida Dati a d'ailleurs donné le coup d'envoi, lundi, de l'événement « 2025 année Boulez » sous le commissariat de Laurent Bayle, premier directeur de la Philharmonie de Paris, pour célébrer cette figure majeure de la création contemporaine.
« Une génération Philharmonie est apparue, composée des premiers spectateurs de la Cité de la musique, des millions d'enfants qui ont fréquenté les ateliers éducatifs et que nous retrouvons dans nos concerts et nos expositions. On sent un baby-boom philharmonique, avec près de 10 % des spectateurs qui ont moins de 28 ans », se félicite Olivier Mantei, actuel président de la Philharmonie. Il explique aussi ce rajeunissement par l'accent mis sur la transversalité, les passerelles entre les disciplines et le travail mené auprès des jeunes de Seine-Saint-Denis.
92 % de remplissage
Depuis l'inauguration de la Cité de la musique en 1995, les concerts payants ont attiré plus de 10,1 millions de personnes, les activités éducatives 4,85 millions, le musée plus de 5,5 millions. Pas moins de 500 musiciens se croisent chaque jour dans cette ruche qui a donné ses lettres de noblesse à l'Orchestre de Paris, en résidence, et qui abrite aussi l'Orchestre national d'Ile-de-France, l'Orchestre de chambre de Paris, l'Ensemble intercontemporain et les Arts florissants.
Contrairement à ce que certains craignaient, sa localisation dans l'Est parisien ne l'empêche pas de faire le plein : le taux de remplissage des concerts à la Philharmonie I et II (la Cité de la musique) atteint 92 %. Les ressources propres sont passées de 40 % avant la pandémie à 49 % aujourd'hui, sur un budget de 120 millions. Entre 2022 et 2024, le mécénat a crû de 65 %, à presque 10 millions, et la billetterie de 17 %, à 17 millions.
« Depuis 2018, les subventions n'ont augmenté que de 1 % mais nos charges de 18 %. Cette année, l'Etat va nous verser un rattrapage de 2 millions et nous avons économisé 2 millions sur nos consommations et diminué de 10 % nos levers de rideau, ce qui représente encore la bagatelle de 450 représentations ! », poursuit Olivier Mantei.
Pas le droit à l'erreur
Ce succès de fréquentation n'a pas pour autant perturbé le paysage musical parisien, comme le rappelle Laurent Bayle, arrivé fin 2001 aux manettes de la Cité de la musique. Le prédécesseur d'Olivier Mantei a pensé la Philharmonie en complémentarité : un auditorium de 2.400 places contre 900 pour la Cité, cinq salles de répétition, deux espaces muséographiques pour faire des...
Lire la suite sur lesechos.fr