La France veut-elle se donner les moyens d'une politique ambitieuse dans la musique comme dans le septième art avec le Centre national du cinéma qui fédère la filière ? C'est la question que pose le rapport du sénateur Bargeton (Renaissance) sur le financement du Centre national de la musique (CNM).
Cet établissement public, dont l'accouchement a mis une dizaine d'années, ne dispose pas de ressources pérennes à la hauteur des missions assignées par la loi qui l'a créé en janvier 2020 : faire émerger une diversité d'artistes français, se montrer offensif à l'export, être à la pointe de l'innovation numérique.
Le rapport évalue entre 30 et 40 millions d'euros l'enveloppe nécessaire pour renforcer un budget qui, en vitesse de croisière, hors pandémie, est de l'ordre de 65 millions. Pour l'instant, le seul acteur privé à contribuer est le spectacle vivant musical, à travers une taxe sur la billetterie de 3,5 % qui génère 35 millions, l'Etat apportant 28 millions, et les organismes de gestion collective de droits d'auteur et droits voisins (Sacem, Adami, Spedidam, SCPP, SPPF), 2 millions.
Rééquilibrer
Le sénateur préconise un rééquilibrage, en faisant participer la musique enregistrée par une taxation de 1,75 % des plateformes de streaming, payantes (Deezer, Spotify, Apple Music…) ou gratuites (YouTube, TikTok), dont il attend une vingtaine de millions d'euros. Son idée est d'aller chercher les ressources sur le maillon le plus...
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