Le Channel, théâtre de la ville portuaire du Pas-de-Calais, et L’Archipel, situé dans la cité catalane, pourtant tous deux labellisés par le ministère de la culture, ont vu leurs édiles locaux s’affranchir des règles concernant le financement ou la nomination du directeur.
Le Channel, scène nationale de Calais (Pas-de-Calais), est un lieu de vie marqué par l’hospitalité : deux longues nefs industrielles séparées par des allées filent en parallèle vers un haut chapiteau. A gauche, une rangée de pavillons. Au lointain, un belvédère. Dans les travées, des pagodes de bois où paressent des jeunes gens. Derrière les murs de brique, une librairie, un bar, un restaurant, des ateliers et des salles de spectacle. A l’étage, des bureaux et des logements pour les musiciens, circassiens, chorégraphes ou metteurs en scène de passage. Située dans d’anciens abattoirs rénovés par l’architecte Patrick Bouchain, cette citadelle culturelle inaugurée en 2007 multiplie les raisons de franchir sa porte d’entrée.
Le Channel n’est pas un endroit que l’on quitte facilement. Francis Peduzzi en est le directeur depuis 1991. Ce patron à l’ancienne, qui ne rate pas une représentation, ne souhaite pas s’en aller. Il risque toutefois d’y être contraint. Selon les articles parus dans la presse locale (la mairie a refusé de donner suite à nos demandes d’entretien), Natacha Bouchart, maire de Calais depuis 2008, aimerait qu’un nouveau projet artistique, porté par un autre directeur, voie le jour.
Entre l’élue (ex-Les Républicains et désormais soutien d’Emmanuel Macron) et l’homme de culture, le courant ne passe pas. Le théâtre accuse le coup des baisses en cascade de subventions municipales – pourtant fixées, à l’aide d’un contrat pluriannuel d’objectifs (CPO) signé entre toutes les tutelles, à près de...
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