Les syndicats des professionnels de la culture, qui avaient investi le Grand Théâtre, comme dans 70 lieux culturels en France, dénoncent une « récupération » par des militants réclamant une « convergence des luttes » .
Gaz lacrymogènes, assemblée générale au beau milieu des voies de tramway… A Bordeaux, ce qui avait commencé comme une occupation tolérée de l’opéra s’est terminé en opération policière, mercredi 24 mars. Après des jours d’hésitation, la mairie de Bordeaux a décidé que « les occupants devaient quitter les lieux sans délai », précisant qu’« une requête aux fins d’expulsion [avait] été déposée auprès du tribunal administratif par la présidence de l’opéra ».
Ces derniers jours, le lieu emblématique bordelais était devenu un sujet de crispations à la mairie. Comme dans 70 lieux culturels dans toute la France, syndicats et organisations du monde du spectacle avaient investi l’opéra de Bordeaux, le 15 mars, pour appuyer leur demande de réouverture des lieux culturels, le retrait de la réforme de l’assurance-chômage ou encore un financement du secteur culturel par un plan massif de soutien à l’emploi pour les salariés de la culture.
A Bordeaux, les syndicats des professionnels de la culture (Synptac-CGT Aquitaine et CIP Gironde) avaient obtenu l’accord de la mairie, gestionnaire des lieux qui appartiennent au CHU de Bordeaux, après la mise en place d’un protocole : pas plus de 30 personnes occuperaient les lieux, le port du masque serait obligatoire et les assemblées générales devaient être menées sur les marches de l’opéra, à l’extérieur.
« Le mouvement n’est pas contrôlé »
Mais trois jours après le début de l’occupation, plusieurs groupes ont pris part au mouvement, au grand regret des organisations syndicales, qui ont décidé de quitter les lieux, le 18 mars. « Dès le mercredi soir, on a donné l’alerte à la présidence et à la direction qu’on soupçonnait des “occupants” de pouvoir mettre à mal l’intégrité et la protection des salariés, et que s’il y avait une mise en “danger” ou un non-respect du protocole établi, nous ne resterions pas solidaires. C’est ce qui s’est passé le jeudi », explique Framboise Thimonier, l’une des référentes Synptac-CGT Aquitaine qui dénonce...
Lire la suite sur lemonde.fr