L’ancienne ministre de la culture, dont la nomination sera officialisée dans les prochains jours, prend la suite d’Irène Basilis.
L’ex-membre du Parti socialiste (PS) Aurélie Filippetti suit les traces du chiraquien Jean-Jacques Aillagon, mais en sens inverse : elle abandonnera prochainement sa carte de visite d’ancienne ministre de la culture pour occuper la direction des affaires culturelles de la Ville de Paris.
A ce poste éminent, auquel elle succède à Irène Basilis, la romancière aura la responsabilité de quelque 2 800 agents municipaux, en partie épuisés par le Covid-19. En février, le personnel du Centquatre s’était ainsi mis en grève pour protester contre les bas salaires et le surrégime. Cette direction chapeaute tous les conservatoires de musique, qui craquent sous les demandes, les bibliothèques, le Théâtre du Châtelet, la Gaîté-Lyrique et veille au dynamisme des innombrables associations culturelles encore subventionnées par la Ville.
Le choix d’Aurélie Filippetti est évidemment politique, à l’heure où Anne Hidalgo travaille à reconquérir son autorité au sein de la majorité municipale avant le vote du futur budget, en décembre. Mais pas dans le sens politicien, assure l’entourage de la maire. « Le vrai défi de ces établissements culturels c’est de se réinventer, de revenir au cœur de la vie des gens, explique-t-on au cabinet d’Anne Hidalgo. Il faut pour cela des personnalités inventives capables de donner une impulsion. »
Cinq autres candidats
En quittant la rue de Valois en 2014, Aurélie Filippetti n’avait pourtant pas été créditée d’un bilan flatteur. Alors que sa nomination, au tout début du mandat de François Hollande, avait été saluée par les milieux culturels, lassés par Nicolas Sarkozy, le climat s’est rapidement détérioré. Cette fille de mineur lorrain, féministe convaincue qui avait enseigné la littérature avant de démarrer une carrière politique, a dû justifier un coup de rabot sans précédent pour la culture : – 4 % en 2013, – 2 % en 2014.
La trahison par François Hollande de la promesse de sanctuarisation du budget, parmi d’autres couleuvres, brise l’idylle entre les cercles de la culture, à jamais nostalgiques de Jack Lang, et la gauche de gouvernement. Aurélie Filippetti réussira toutefois à sauver le fonds de soutien pour le cinéma français et à ramener le taux de la TVA sur le livre à 5 %, tout en défendant l’exception culturelle à Bruxelles.
Avec son come-back à Paris, obtenu face à cinq autres candidats, la normalienne trouve l’occasion d’un rebond. Après sa défaite en 2017 aux élections législatives en Moselle, elle avait été exclue du PS pour avoir soutenu...
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