Quelles stratégies adopter ? Comment gérer toutes les problématiques qui se posent pour les artistes et techniciens ? Où trouver les textes ? Interview de l'auteure.
Productrice, tourneuse, formatrice depuis plus de 20 ans... Cendryne Roé signe un guide pratique unique en son genre apporte des réponses concrètes à toutes les questions pratiques et juridiques que se posent les professionnels du spectacle lorsqu’ils montent une tournée internationale ou reçoivent en France des artistes et des techniciens étrangers.
Un outil de travail entièrement à jour des dernières règles, riche d’exemples, de modèles de documents, d’interviews, de retours d’expériences et de l’expertise professionnelle de l’auteure.
Destiné aux compagnies dramatiques et chorégraphiques, aux groupes musicaux, aux producteurs, aux structures de diffusion, un ouvrage clair et synthétiques pour mieux comprendre les enjeux de la diffusion internationale et mieux accueillir les artistes et techniciens étrangers.
Qu’est-ce qui vous motivé pour remettre à jour cet ouvrage ?
L’évolution du cadre réglementaire depuis ces dix dernières années m’ont motivé à réécrire cet ouvrage dans l’idée d’aider les professionnels de la culture, dont beaucoup ont souffert pendant la crise Covid. Aujourd’hui, il y a une réelle reprise des activités de diffusion à l’international. Ce guide me semblait nécessaire pour pouvoir accompagner les acteurs culturels dans leurs projets et faire le point sur le cadre réglementaire, souvent difficile à comprendre quand on n’est pas juriste mais juste un professionnel de terrain.
Qu’avez-vous ajouté par rapport à l’édition précédente ?
Pas mal de nouveautés, déjà dans la forme avec une présentation encore plus simplifiée, plus facile à lire et plus ludique avec l’interview de nombreux professionnels. Il y a également une partie qui concerne les stratégies de diffusion à l’international afin de « penser » sa démarche à l’export ainsi que les aides à la mobilité. Sans oublier un chapitre consacré à l’écoresponsabilité : peut-on être un artiste à la carrière internationale écoresponsable ? Avec des interviews et des exemples de tournées “décarbonées”.
Quelle est la plus grande erreur que commettent les professionnels en matière d’accueil d’artistes étranger ?
Je dirais que la plus grande erreur est de penser que l’international est quelque chose de trop compliqué et de se contenter d’une programmation artistique juste nationale ou communautaire. Il faut parfois prendre le temps de se renseigner et de comprendre qu’on peut accueillir la moitié des artistes dans le monde grâce à des conventions bilatérales de sécurité sociale.
… et de tournées internationales ?
On apprend de ses erreurs et c’est salutaire. Et j’en ai fait beaucoup donc j’ai pas mal appris ! La plus grosse erreur est de penser qu’on maîtrise l’international : souvent, en réalité, on ne connaît pas ou peu le pays, sa culture et on n’a pas les codes. Du coup, on peut passer à côté de l’essentiel.
- Personnellement, quelle est la plus grande difficulté à laquelle vous avez été confrontée lors de votre carrière de productrice-tourneuse internationale ?
Pas de difficulté majeure hormis l’annulation d’une tournée américaine avant la pandémie de Covid-19 à cause de la délivrance tardive de visas et de trop grande différence culturelle avec la Chine lors de notre première tournée en 2015 qui a amené quelques tensions avec notre agent local à l’époque, nous obligeant à faire intervenir l’ambassade de France à Pékin comme médiateur.
- Vous écrivez que "l’export est d’abord une question d'état d’esprit"… Que voulez-vous dire ?
L’export, c’est souvent l’inconnu et cela oblige à sortir de sa zone de confort. Il faut donc s’assurer que les artistes soient prêts pour cette aventure humaine, artistique, extraordinaire à la rencontre de nouveaux publics.
Propos recueillis par Antoine Blondel
Editions La Scène 2024, 260 pages, 34 euros.
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