La culture subventionnée occupe une place à part dans l'Hexagone, au point d'être intimement liée à l'image de la France et à son rayonnement dans le monde. Mais la pandémie met aussi en grand danger la culture marchande, qu'il ne faut pas négliger dans les mesures de soutien. Problème : les aides vont le plus souvent aux secteurs… déjà aidés.
Depuis le 2 juin, en zone verte, certaines salles de spectacle et musées ont pu à nouveau ouvrir en France. Bientôt, le 22 juin, ce sera au tour des cinémas. Après plus de trois mois d'arrêt, la culture, privée comme publique, est dans un piteux état. Le 6 mai dernier, au sortir d'une visioconférence de deux heures avec une douzaine d'artistes, Emmanuel Macron annonçait un plan de soutien massif. La France a bâti « son identité profonde » sur la culture, sur « la place de ses artistes », rappelait le Président de la République. Cela suffira-t-il à sauver la fameuse « exception culturelle française » ? De fait, aucun pays n'a instauré de mesures de soutien aussi ambitieuses face à la crise du Covid-19, même si les comparaisons sont complexes : certaines actions ne sont pas spécifiques (chômage partiel, report de charges, prêts garantis), et les aides de l'Etat doivent être cumulées à celles des collectivités.
Toutefois « il n'y a pas photo » avec l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre et les Etats-Unis. Dans ces deux derniers pays, la culture doit surtout compter sur la philanthropie privée. Seule l'Allemagne est très active via ses puissants Länder. Pour autant, notre voisin ne propose pas le statut d'intermittent, qui permet aux artistes et techniciens du spectacle vivant ou du cinéma de bénéficier de l'assurance-chômage dès 507 heures de travail cumulées sur douze mois : 120.000 personnes sont ainsi indemnisées chaque mois. L'année blanche que...
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