Le voisin de Laura est venu frapper à sa porte le premier jour du confinement. « Peut-on trouver un arrangement ? Je dois travailler chez moi… et si vous chantez en même temps, ce n’est pas possible. » Difficile de se concentrer avec une voisine chanteuse et contrainte, elle-aussi, de travailler chez elle. « Nous nous sommes mis d’accord, je chante entre 18 et 20h, explique la mezzo-soprano de 28 ans. Ce n’est pas idéal, mais il faut faire des concessions. » Des problèmes de voisinage qui concernent les musiciens citadins, surtout dans les villes denses, comme Paris.
Sourdines et portes calfeutrées
« Je suis au chômage technique, car tous mes concerts sont annulés, au moins jusqu’à fin mai, poursuit Laura. Mais je dois quand même travailler ma voix. » Coincée dans son appartement parisien, la mezzo-soprano a décidé de passer plus de temps à travailler ses partitions à la table, en silence. « J’en profite aussi pour lire des ouvrages sur la musique et pour découvrir de nouvelles œuvres. »
En période de confinement, certains instrumentistes sont mieux lotis que les chanteurs lyriques. Vincent, mandoliniste et luthiste, n’a pas encore reçu de plainte de ses voisins d’immeuble. Mais pour Paul, également parisien, c’est sourdine obligatoire lorsqu’il travaille sa trompette : « Les musiciens qui vivent en appartement ont l’habitude de composer avec les voisins et de faire attention. Mais c’est vrai qu’avec le confinement, c’est amplifié. » Le musicien place aussi un drap en bas de ses portes, pour atténuer davantage le bruit. « Par chance pour nos voisins, un instrumentiste à vent ne peut pas travailler six heures d’affilé, comme un pianiste ! »
Que dit la loi ?
En temps normal, la loi est stricte en ce qui concerne...
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