Le ministre de la culture est impuissant face à un chef de l’Etat interventionniste et des grandes institutions très autonomes, estime dans sa chronique Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde ».
Chronique. Tenir deux ans pour un ministre de la culture est un exploit. Franck Riester est dans la place depuis quinze mois, et il est déjà chahuté.
Ce fut le cas, fin janvier, aux Biennales internationales du spectacle, à Nantes, puis au Festival international de la bande dessinée, à Angoulême. Il a annulé ses vœux aux personnels par crainte des quolibets. Le projet de réforme des retraites empeste son quotidien. Mais le malaise est bien plus profond.
L’homme est transparent. Pas de bourde, mais pas d’éclat. Il subit, car il n’a pas les clés. Le Pass culture (500 euros pour chaque jeune le jour de ses 18 ans) est le projet le plus ambitieux, et c’est une idée de Macron. Les principales nominations culturelles, c’est Macron.
La transparence de Franck Riester colle à un ministère dont l’autorité ne cesse de se réduire. Par exemple, la Rue de Valois est riche en experts du patrimoine pour piloter la reconstruction de Notre-Dame de Paris, et Macron lui a marché dessus. Le président a créé un établissement public pour mener à bien le chantier et il a choisi un général à sa tête. Ledit général a demandé que l’architecte de la cathédrale « ferme sa gueule », puis Franck Riester a jugé « inacceptables » ces insultes, mais Macron, lui, les a acceptées.
Cet épisode fut vécu comme une humiliation par le monde culturel. Mais il est dans l’air du temps. Car le ministère est...
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