Des grands architectes, des chefs étoilés, des Prix Nobel d’économie et des responsables politiques et économiques lancent dans plusieurs journaux, dont « Le Monde », un appel international en faveur d’une renaissance culturelle de l’économie.
Tribune. La crise et les restrictions qu’elle impose ont accentué l’importance que chacun d’entre nous accorde à l’environnement proximal. Parallèlement, elles mettent en lumière toutes les dimensions de cet environnement, fait de culture, de nature et de liens sociaux. Cela rejoint un des constats faits depuis de nombreuses années déjà par la communauté internationale et singulièrement l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), reconnaissant à la culture son entière place dans la notion de développement durable.
La dimension culturelle dont il est question façonne notre cadre de vie. Elle est indissociable de l’économie du quotidien et c’est pourquoi elle trouve un si fort écho dans les circonstances actuelles. La croissance de la composante culturelle de la valeur ajoutée constitue une tendance forte, qui se fait déjà une place dans les politiques publiques et les stratégies d’entreprises.
Dans ce contexte, les territoires qui préserveront au mieux les éléments originaux de leur identité pourront bénéficier, s’ils réussissent à les valoriser, de réels « avantages concurrentiels ». Cette revitalisation culturelle de notre environnement local ne signe pas pour autant un désintérêt du lointain. L’appétit pour les autres cultures et la nécessité de mieux les connaître ne pourront que croître dans le monde qui vient.
Le culturel reste perçu sous un angle collatéral
Tous les territoires, y compris parmi les moins bien dotés économiquement et technologiquement, peuvent avoir un message culturel à délivrer. Il s’agit donc d’offrir à chacun d’eux la possibilité de valoriser, dans un monde dont l’uniformisation signerait l’appauvrissement, ce qu’il a d’unique. En dépit de son importance croissante, le culturel n’a pas suffisamment été pensé comme un écosystème. Il reste perçu sous un angle collatéral.
La ville est emblématique de cet état de fait. Les espaces publics et privés doivent être fonctionnels, mais sont aussi appelés à être en harmonie avec les aspirations des habitants. L’architecture et le design peuvent contribuer à réinventer un monde urbanisé qui épouse les lignes de l’écologie, de la convivialité et de la beauté. Cette dynamique encouragera un marché continu d’appréciation culturelle pour l’habitat.
Au-delà, l’engouement pour l’art de vivre poursuivra son ascension. Cela est vrai pour l’alimentation, que l’on voudrait désormais plus sobre pour la planète, plus juste et riche de sens. Cela vaudra aussi pour le tourisme, gagnant en responsabilité. Le numérique quant à lui...
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