Le 6 mai, Emmanuel Macron réunissait en visioconférence treize artistes et annonçait des mesures pour venir en aide au monde de la culture. PAR FABIENNE PASCAUD
Sur la forme, un numéro d’acteur surjouant l’empathie et teinté de condescendance. Sur le fond, des mesures à saluer, mais aucune vision de long terme. Les réactions de nombreux acteurs de la culture ne se sont pas faites attendre.
D’abord il y a la mise en scène. À la suite d’une tribune d’artistes inquiets, ce tweet cool du président annonçant, pour le 6 mai, ses premières décisions de sauvetage. En bras de chemise, copain et inspiré, Emmanuel Macron les livra après une visioconférence sympa avec les ministres de la Culture, du Travail, de l’Économie et treize artistes bizarrement sélectionnés dans tous les secteurs : pas les plus jeunes ni les plus menacés. Le président aurait-il pareille tenue – bras levés, yeux extatiques de mauvais acteur – face aux patrons du CAC 40 ? Il fallait se mettre au niveau des saltimbanques – comme François Hollande recommandait à sa ministre de les flatter…
Peu d’égard également envers Franck Riester, qui prenait sagement des notes à ses côtés : ignorait-il les annonces du président ? Qui n’a laissé ensuite son ministre de la Culture en divulguer les modalités que… sur Twitter ! Pourquoi si peu de respect ? Sans ministère fort et légitimé, pas de politique culturelle qui rayonne dans la durée. Que les intermittents aient obtenu cette année blanche qui leur permettra de toucher leur allocation chômage jusqu’en août 2021 est excellente nouvelle, que le Centre national de la musique hérite de 50 millions aussi, comme ce fonds d’indemnisation pour soutenir les producteurs de cinéma. Mais le plan de commandes publiques aux artistes de moins de 30 ans évoque étrangement les...
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