La culture est un service public, ce qui nous rappelle à quel point elle est essentielle à la vie d’un pays et de son économie. Car sa création de valeur va largement au-delà des mesures économiques et c’est dans l’impact indirect que se trouve sa véritable valeur.
L’annulation des festivals et concerts, la fermeture des théâtres, opéras, cinémas, médiathèques et des librairies, dont les rideaux sont restés levés même pendant la Seconde Guerre mondiale, classent la culture parmi les secteurs les plus affectés par la crise du Covid-19. Pour autant, ce troisième employeur européen a été le grand oublié des premières annonces présidentielles portant sur les mesures de soutien à « l’économie ». Cet oubli, partiellement corrigé depuis, n’est-il pas révélateur d’une vision limitée de l’impact de la culture vue comme improductive ou non essentielle, tel un luxe dont il est possible de se passer en temps de crise ?
Cependant, la culture est un service public, ce qui nous rappelle à quel point elle est essentielle à la vie d’un pays et de son économie. Car sa création de valeur va largement au-delà des mesures économiques et c’est dans l’impact indirect que se trouve sa véritable valeur. De là à dire qu’elle n’a pas de business model, il n’y a qu’un pas, que nous pouvons certainement franchir. Et si le meilleur business model pour la culture était l’absence de business model ?
La vitalité d’un terreau culturel forge la résilience d’un territoire
Les espaces culturels sont des lieux de rencontre entre différents publics et générations, des lieux de débat et d’échange. Créant des moments d’union autour des référentiels communs, par-delà les divergences politiques ou de milieu, les représentations culturelles, qu’il s’agisse du spectacle vivant, de la musique, du cinéma ou des moments de lecture sont un ciment essentiel pour le vivre-ensemble. Et c’est ce vivre-ensemble qui crée un terreau favorable à l’inclusion, source de solidarité et rempart au populisme, à l’instar de la ville d’Avignon qui, malgré sa situation économique et géographique, continue à échapper aux partis politiques extrémistes, en partie grâce à la tenue du plus grand festival du spectacle vivant. C’est en ce sens, en forgeant des liens de proximité, renforçant la cohésion sociale et la solidarité citoyenne, que la vitalité du terreau culturel sur un territoire contribue à sa résilience.
Ainsi, il est essentiel de garantir l’accès à la culture de qualité à tous et en toutes circonstances. C’est avec la volonté de maintenir le lien avec son public et assurer la continuité du service public malgré la situation exceptionnelle que le Théâtre de la Ville a proposé des consultations poétiques, un échange inattendu d’une vingtaine de minutes, par téléphone, entre artistes et leurs publics. Une soixantaine d’artistes participent à cette initiative innovante et plus de 100 remèdes poétiques sont « distribués » tous les jours. Dans la même logique, l’INA a décidé de rendre accessibles gratuitement pendant la durée du confinement plus de 13 000 archives télé sur sa plateforme Madelen et le cinéma La Vingt-Cinquième Heure a proposé des séances à domicile et géo-localisées en simulant au plus proche l’expérience du cinéma (tarif réduit, horaire fixe, choix limité, visionnage collectif).
La vitalité du terreau culturel sur un territoire contribue à sa résilience.
Renforcer le vivre ensemble, penser ensemble, voire faire ensemble quand la culture rencontre des dispositifs participatifs et de fabrication des communs tels que des fablabs, telle est...
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