Les festivals prévus avant la mi-juillet ont été annulés en France. Sans aide de l’Etat, beaucoup ne s’en relèveront pas, selon le sociologue Emmanuel Négrier.
Comme un château de cartes, les festivals de musique, de cinéma, de théâtre ou de danse s’annulent sous l’effet de la stratégie mise en œuvre pour lutter contre le Covid-19. Aucun ne se tiendra avant « mi-juillet », a annoncé Emmanuel Macron, lundi 13 avril. Le Festival d’Avignon (Vaucluse), celui d’art lyrique d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), du film d’animation d’Annecy, Montpellier Danse ou encore, dans le domaine musical, Lollapalozza et Solidays à Paris, le Main Square Festival à Arras (Pas-de-Calais), le Hellfest à Clisson (Loire-Atlantique), Marsatac à Marseille, les Francofolies de La Rochelle… Tous les directeurs de ces manifestations et de dizaines d’autres encore se sont résolus, la mort dans l’âme, à annoncer qu’ils passaient leur tour cette année. Une hécatombe sidérante et jamais vue dans le domaine de la culture.
Ce séisme frappe de plein fouet les organisateurs, les artistes mais aussi des territoires entiers. Et les quelque 7,5 millions de visiteurs répertoriés en 2019 dans les plus grands festivals de l’Hexagone. Le Monde a interrogé l’un des rares universitaires spécialistes des festivals en France, Emmanuel Négrier, directeur de recherches au CNRS et directeur du Centre d’études politiques de l’Europe latine à l’université de Montpellier. Celui-ci estime qu’« il existe aujourd’hui en France non pas 3 000 festivals, comme on le pense souvent, mais plutôt près de 6 000, dont plus de la moitié dans le domaine musical, auxquels s’ajoutent 900 festivals de cinéma, un millier dédié à la littérature et une centaine spécialisée en danse ». Pour lui, « entre le 16 mars et fin août était programmée bien plus de la moitié de ces festivals ». Et ceux qui souhaitent décaler à l’automne ces manifestations risquent « d’être confrontés à un énorme embouteillage ».
« Concurrence tendue »
Aucune étude exhaustive englobant tous les secteurs culturels ne...
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